Par : Amar Ait Bara
Connu et reconnu pour ses compétences et son dévouement au service de la génécologie obstétrique au Centre hospitalier universitaire CHU Annaba, l’éminent professeur en gynécologie, Yacine Djabri, a tiré sa révérence à l’âge de 63 ans, emporté par une maladie incurable qui l’a terrassé samedi dernier à 18 heures. Le défunt a été enterré le lendemain dimanche au cimetière Bougantas, en présence de sa famille, ses amis et tous ceux qui l’ont connu et apprécié. A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons. Une voix s’est éteinte mais ses souvenirs et ses actions demeureront toujours ancrés dans la mémoire des personnes l’ayant côtoyé. Le défunt a exercé au niveau de ce service pendant plus de 30 ans, toujours disponible et prêt à aider son prochain grâce à son humanisme et son sens du savoir. Il était toujours prêt à intervenir de jour comme de nuit pour donner ces titres de noblesse à son service pour en faire un centre de référence. Le défunt travaillait d’arrachepied, sans lésiner sur les efforts en gardant toujours le silence et le calme. Ce dernier ne se plaignait jamais malgré les difficultés et les contraintes dans l’exercice de sa noble tâche, en plus du récurrent problème du manque de personnel et de moyens. Le défunt était malade et souffrait en silence alors que sa prise en charge tardait à venir, malgré la promesse comme d’habitude non tenue par la tutelle. Et pourtant, lui-même a soigné et guéri de nombreux cancers en gynécologie dont celui de l’utérus, des seins et des trompes, mais personne n’a pu le sauver, lui qui a tout donné sans rien demander. Sa famille, c’était l’hôpital où il gérait son service avec le peu de moyens mais avec une main ferme et une abnégation sans faille en fournissant le maximum d’efforts pour instaurer la rigueur et la discipline. Le service de gynécologie de Annaba a eu l’honneur de prendre en charge tous les accouchements difficiles des femmes de plusieurs wilayas de l’Est algérien dont Annaba, Guelma, El-Tarf, Souk-Ahras, Tébessa et Skikda. Tous les cas d’accouchements difficiles ou compliqués, c’est le professeur Djabri et son staff qui s’en occupaient, dont son ami de toujours Miassi Med chérif, également un professeur compètent. Le défunt se faisait traité par un grand professeur en oncologie, à savoir le professeur en cancérologie Kamel Bouzid, mais celui-ci ne pouvait pas supporter le trajet Alger-Annaba. Depuis une semaine, l’état de santé de Djabri s’est détérioré avec la perte de l’usage de ses membres inférieurs et une souffrance. Au téléphone, il sollicitait l’aide de notre quotidien pour lancer un SOS pour une prise en charge et une assistance médicale appropriées à l’étranger, mais il se rétracta par la suite en demandant de temporiser, après avoir reçu des assurances en ce sens. Le défunt était un fidèle lecteur de notre quotidien, lui qui soignait les cancers, mais personne n’a pu soigner le sien. Les membres de sa famille et ses collègues du service le pleurent et sont inconsolables. Et, en cette douloureuse circonstance, le collectif du journal Le Provincial présente ses sincères condoléances à toute la famille du défunt.