Par : Adam S
Alors que les préparatifs pour la saison estivale dans son édition 2022 s’intensifient, à quelques jours de son lancement officiel, une campagne de nettoyage et d’assainissement d’envergure a été lancée, ce dimanche 22 mai à Jijel, à l’occasion de la journée mondiale de la biodiversité.
D’importants moyens ont été mobilisés, avec la participation des directions exécutives, des APC ainsi que des associations pour une vaste opération « d’élimination des déchets et des mauvaises herbes, le nettoyage des plages, des réseaux d’assainissement et des avaloirs et la réparation de l’éclairage public et des nids-de-poules », selon ce qui a été repris par un communiqué des services de la wilaya. De grandes quantités de déchets ont ainsi été enlevées si on se réfère à ces images diffusées sur les pages officielles de certaines directions, ainsi que de la daïra de Taher, pour afficher la réussite de cette opération.
Il est toutefois à signaler que ce n’est pas la première fois qu’une telle campagne est lancée à Jijel, avec la mobilisation des mêmes moyens humains et matériels pour le même objectif d’assainir les villes et villages des détritus et des déchets qui souillent leurs espaces. Le hic est qu’au lendemain de chacune de ces opérations, c’est le retour à la case départ qui se manifeste au grand jour d’un phénomène qui persiste à maintenir un état d’hygiène des plus aléatoires. Lancer des campagnes de nettoyage pour ensuite négliger les programmes d’entretien par les autorités communales n’est pas de nature à maintenir la propreté des sites nettoyés. Si les APC se plaignent souvent du manque de moyens pour assurer des programmes de nettoyage quotidien, les citoyens, par manque de civisme, sont à leur tour directement impliqués dans la dégradation du milieu qu’ils habitent. Les mêmes comportements d’incivisme sont ainsi observés partout, portant atteinte à un environnement souillé par tant de négligence en matière d’hygiène. Un simple tour dans les cités d’habitation, dans les administrations et autres établissements publics renseigne sur le peu d’intérêt accordé à l’hygiène. Les mauvaises herbes envahissant tous les espaces sont le signe de cette négligence, à telle enseigne que le désherbage n’est plus une vertu à Jijel. Désherber ne coûte pourtant pas la mobilisation de grands moyens, à moins que l’on s’accommode avec ces herbes, lieu de refuge des reptiles venimeux et dangereux et de prolifération des moustiques. Le comble est que ce constat est le même dans toutes les agglomérations, où l’on ne daigne même pas lancer des actions de désherbage. Des herbes touffues sont partout visibles autour des cités d’habitation ou aux alentours de certains établissements, également souillés par des amoncellements d’ordures ou de divers déchets. Devant une telle dégradation de l’environnement, il devient impératif de sensibiliser les citoyens sur leur rôle dans la préservation de l’hygiène tout en veillant à mettre en place un dispositif de nettoyage et d’assainissement permanent. C’est certainement plus intéressant que de se lancer dans des campagnes de nettoyage épisodiques, alors que les conditions d’hygiène ne cessent de se dégrader dans un tel environnement d’incivisme et de gabegie.