Par : M. Rahmani
Le phénomène de l’irrigation des cultures avec les eaux usées prend de l’ampleur à Annaba et menace sérieusement la santé publique en cette période estivale propice à la propagation des maladies. On ne recule devant rien pour engranger des bénéfices, quitte à utiliser des moyens prohibées qui peuvent provoquer des maladies aux consommateurs et ce, sans aucun scrupule. L’essentiel pour ces agriculteurs est d’avoir une bonne production à moindre coût et pouvoir l’écouler anonymement sur les marchés sans se soucier des conséquences et de l’impact que cela peut avoir sur le consommateur.
La direction des services agricoles (DSA) de la wilaya d’Annaba a pris des mesures visant à mettre fin à ces pratiques qui portent atteinte en premier lieu au secteur et par là même au consommateur dont la confiance en ces produits agricoles sera de ce fait altérée et difficile à reconquérir.
Cette année et, bien avant l’été, la DSA a pris les devants et a instruit ses différentes subdivisions implantées à travers toutes les communes de procéder dans un premier temps à une campagne de sensibilisation auprès des agriculteurs de sorte à leur faire prendre conscience des dangers et des risques encourus en procédant à l’irrigation avec les eaux usées et des oueds dont les eaux sont polluées. Les agents ont donc sillonné les exploitations agricoles pour, d’une part exécuter ces instructions allant dans le sens d’une sensibilisation de la profession mais aussi de contrôler in situ si des cultures ne sont pas effectivement irriguées avec ces eaux usées qui constitue une infraction à la loi ayant trait au droit des eaux.
Par le passé et, pas plus loin que l’année précédente, les citoyens ayant consommé des pastèques irriguées avaient souffert de malaises et de gênes et avaient dû se faire soigner au niveau des hôpitaux et cliniques ; un épisode qui peut être réédité si des mesures coercitives ne sont pas prises contre ces agriculteurs indélicats et véreux qui menacent sérieusement la sécurité des citoyens.
La cellule de veille mise en place avec la collaboration de la Gendarmerie nationale a été réactivée et les contrôles ont déjà commencé pour être concentrés sur les exploitations situées à proximité des oueds et des cours d’eau qui seraient tentées d’utiliser ces eaux usées pour l’irrigation de ces cultures. C’est le cas notamment des terres localisées du côté de l’oued Meboudja, oued Dardar, oued Kais, oued Seybouse, oued Medjez el Ghassoul, oued Bouattout, Oued El Aneb, El Manqaa, à la commune de Tréat et oued Ankouche, dans la commune de Chétaïbi qui sont particulièrement visées avec cependant des virées de ces brigades mixtes du côté des cours d’eau secondaires et ainsi sécuriser les cultures et les soustraire à cette pratique.
Jusqu’à présent et, fort heureusement, aucune infraction n’a été relevée et aucun PV n’a été dressé. Dans le cas où il est constaté ce type d’infraction, après analyse d’échantillons prélevés et qui s’avéreraient positifs, le chef de daïra de la circonscription administrative compétente ordonnera la destruction des cultures irriguées avec ces eaux usées en réquisitionnant la force publique (Gendarmerie nationale) et la confiscation des matériels et outils d’irrigation utilisés et des poursuites judiciaires contre l’exploitant qui risque ainsi de 6 à 24 mois de prison