La décision prise par les autorités de la wilaya d’Annaba d’interdire la circulation des motos le long du littoral a provoqué une onde de choc parmi les résidents et les commerçants locaux. Entre le 20 et le 26 juin 2024, les services de sécurité ont confisqué 147 motos, en application de l’arrêté n°96 du 20 juin 2024. Cette mesure vise à restreindre la mobilité des deux-roues dans les rues et ruelles situées sur toute la longueur de la bande côtière de la commune.
Les habitants d’Annaba, notamment les jeunes qui ont acheté des motos pour profiter pleinement de l’été, se sentent lésés par cette interdiction soudaine. Beaucoup ont prévu de passer leurs journées en bord de mer, utilisant leurs motos comme moyen de transport privilégié pour éviter les embouteillages fréquents durant la saison estivale. «Nous avons investi dans ces motos pour nous déplacer facilement et profiter de l’été. Mais, maintenant, nous sommes privés de cette liberté», se plaint un jeune résident d’Annaba.
Impact sur les entreprises de livraison
La situation est encore plus préoccupante pour les travailleurs du secteur de la livraison. De nombreux restaurants et points de vente sont concentrés dans les zones désormais interdites aux motos. Ce qui complique considérablement les opérations de livraison. Akrem, livreur et propriétaire d’une nouvelle entreprise de livraison «Zoldyck express», exprime son désarroi. «Nous devons trouver des moyens alternatifs pour livrer les commandes. Mais, cela prend plus de temps et augmente nos coûts. Les clients deviennent impatients et insatisfaits.»
Les entreprises de restauration, déjà affectées par la conjoncture économique, voient leurs revenus chuter en raison de cette restriction. «Nos ventes en ligne et nos livraisons représentent une part importante de notre chiffre d’affaires. Cette interdiction met en péril notre activité», explique Ayoub, propriétaire d’un restaurant nouvellement ouvert en bord de mer.
Appels à la révision de la décision
Face à cette situation, de nombreux commerçants et résidents appellent les autorités locales à revoir cette décision. Ils plaident pour un compromis qui permettrait de maintenir la sécurité, tout en facilitant la mobilité et le commerce. «Nous comprenons les préoccupations de sécurité. Mais, il faut trouver un équilibre. Peut-être instaurer des zones délimitées où les motos peuvent circuler», suggère un représentant des commerçants.
La polémique autour de cette mesure montre à quel point il est crucial de prendre en compte les divers intérêts des citoyens et des entreprises locales dans la prise de décisions publiques. En attendant une éventuelle révision de l’arrêté, les habitants d’Annaba devront s’adapter à cette nouvelle réalité estivale.
Par : Mahdi Ama