Par : Bouchra Naamane
Il suffit de passer devant le siège de l’ex-SNLB, dans la commune d’Annaba pour constater l’ampleur de la dégradation environnementale que connait la ville. En effet, au moment où nous mettons sous presse, cela faisait déjà plus de 24 heures que les services de l’APC d’Annaba ont procédé à la combustion d’une immense quantité de déchets ménagers collectés sur l’ensemble du territoire de la commune depuis plusieurs jours, durée de la grève des agents de nettoiement. Cette opération s’effectue à ciel ouvert sans qu’aucune mesure de protection environnementale ne soit respectée.
C’est au cours de l’après-midi d’avant-hier que les automobilistes empruntant la RN 44 ont constaté un gigantesque dégagement de fumée et des odeurs nauséabondes, provenant du terrain relevant du siège de l’ex-Société Nationale du Liège et du Bois. Avec ses activités suspendues depuis des années, cette société s’est transformée au fil du temps en une décharge publique abritant des immenses quantités de déchets ménagers. Ce qui illustre l’incapacité de nos autorités locales à gérer les déchets solides de façon à respecter les lois environnementales et sanitaires, destinées à protéger la population des différents risques sanitaires qui peuvent découler d’une telle pratique. Sommes-nous dans l’obligation d’apprendre à nos chers responsables les enjeux d’une telle atteinte à l’environnement ?
D’autre part, il va sans dire que la localisation de ce terrain ne permet pas de le transformer en une décharge publique, étant donné qu’il se situe à proximité de la basilique Saint Augustin et le musée d’Hippone. Le ministère de la Culture était déjà intervenu dans ce sens en empêchant l’APC d’Annaba de se servir de ce terrain comme décharge, après avoir considéré cet espace comme étant un terrain relevant des ruines d’Hippone. Mais, il semble que cette instruction ait été jetée aux oubliettes, notamment avec l’immense crise qu’ont connue les villes d’Annaba et d’El Bouni dernièrement, après la grève lancée par le personnel de l’EPIC Annaba ville propre. Les services de l’APC d’Annaba se sont retrouvés face à une immense quantité d’ordures qui s’est accumulée durant ces jours formant des montagnes d’ordures ménagers dans la quasi-totalité des cités de la commune d’Annaba, mais aussi de celle d’El Bouni. C’est donc au niveau de l’ex-SNLB que l’APC d’Annaba compte se débarrasser d’un problème, pour en créer un autre. Après moi, le déluge !