Annaba est devenue une ville sale et repoussante, à cause de la grève qu’observent depuis trois jours, les agents de nettoiement de l’EPIC, Annaba ville propre. Cette crise devrait connaitre bientôt son épilogue et un dénouement heureux grâce aux efforts de toutes les parties. C’est un bras de fer qui est engagée entre les pouvoirs publics et les employés de cette entreprise chargée de la collecte des ordures et, jusqu’à cet instant, le torchon brûle encore. Les nombreuses grèves provoquées par ceux qui ont la charge et surtout la responsabilité de la propreté de la ville des bords de la Seybouse ont rendu celle-ci sale et repoussante où il ne fait guère bon vivre. La municipalité, dont le mandat tire à sa fin avec le départ de ses élus, a failli à sa mission, celle de maintenir la ville dans un état propre et prospère. Il faudrait espérer que les futurs élus feront mieux sous l’ère d’une Algérie nouvelle !
Les problèmes socio-économiques et financiers que traverse l’entreprise Annaba ville propre ont compliqué la situation, et il faut un vrai sursaut de la part des pouvoirs publics pour mettre fin à la grogne de ces 500 travailleurs qui ne demandent que leurs dus et la pérennité de leur entreprise. Personne ne s’est inquiété de cette périlleuse situation dans laquelle se trouve la ville, désormais ex-Bône la coquette, devenue terne et étouffante où les odeurs nauséabondes se dégagent et fusent de partout. Les bacs à ordures débordants de saletés sont restés en l’état et n’ont pas été vidés depuis de nombreux jours, à cause de la grève des employés de l’entreprise Annaba ville propre. Les riverains souffrent de cette situation et sont inquiets à la fois de ces ordures qui jonchent les rues, les ruelles et les boulevards de cette ville dont les habitants ne méritent pas ce sort. Le décor est tellement désolant que les citadins évitent d’emprunter ces endroits pour rejoindre l’antique somptueux cours de la révolution. Alors que le problème est simple, il suffit que les communes fassent leur travail en versant les dus à cette entreprise pour que celle-ci s’acquitte de ses charges, dont les salaires des travailleurs et la réparation des camions.
On croit savoir d’ailleurs qu’un mandatement, établi à l’ordre de l’entreprise traine depuis 20 jours sur le bureau du maire d’El Bouni qui refuse de le signer pour encaissement, avant de se rétracter en débloquant un montant insuffisant pour couvrir les charges. Hier mercredi, comme ils l’ont annoncé, les agents de l’entreprise ont préféré poursuivre leur grève sur site et ont refusé le déplacement au siège de la wilaya pour la même cause. On s’attend à des rebondissements sur cette grève et ce bras de fer qui a fait couler beaucoup d’encre dans ces mêmes colonnes. Aux dernières nouvelles, le P/APC d’El Bouni, après la pression exercée, a signé un mandatement provisoire de 2,5 milliards de centimes sur la totalité de la dette contractée pour le règlement des salaires des travailleurs du mois courant. Ces derniers ont été reçus mardi après-midi au niveau du siège de la daïra et le nouveau chef de cette institution fraichement installé a promis d’aider cette entreprise en débloquant une enveloppe de 4 milliards de centimes.
Les travailleurs voulaient des garanties et des assurances par écrit, mais ce n’est pas évident et ces derniers ont recouru à la création d’une section syndicale susceptible de défendre leurs intérêts et ceux de l’entreprise, tout en continuant à faire la grève. Sauf qu’aucune solution n’a été proposée pour mettre fin à ce marasme qui a atteint son paroxysme, car toutes les rues de la ville sont bloquées à cause des ordures non ramassées. On se croirait à Naples ou à Marseille, il y a quelques années.
Par : Amar Ait Bara