Par : A.Ighil
L’Algérie s’est lancée officiellement depuis 2020/2021 dans l’exploitation de plusieurs mines et minerais, avec comme objectif de réaliser de nouveaux investissements qui permettront à notre pays d’obtenir de nouveaux revenus en devises grâce à une diversification de ses exportations, encore largement dépendantes des hydrocarbures. Parmi ces projets qui n’ont pas vu le jour et demeurent uniquement des annonces sans lendemain, c’est incontestablement le projet d’exploitation du gisement de feldspath de l’ancienne carrière d’Ain Barbar, distante d’une vingtaine de kilomètres de la commune de Séraidi. Il faudrait rappeler que la carrière de feldspath, minéral très recherché dans l’industrie céramique et verrière, est entrée en production en 1984, puis abandonnée au début des années 90, car frappée tragiquement par la vague terroriste et avait été désertée par ses habitants. Et pourtant, en 2015, l’entreprise des produits miniers non ferreux et des substances utiles (ENOF) a décidé de reprendre l’exploitation abandonnée depuis 2003. Une ligne de crédit de près de deux milliards de dinars a même été dégagée pour concrétiser ce projet et dont l’entrée en production était prévue pour le premier trimestre 2016. Et, tout cela sous l’impulsion du groupe industriel minier, Manadjim Aldjazair (MANAL) que la décision a été prise. Il a été également annoncé pompeusement que le projet était scindé en deux phases, l’installation d’une chaîne neuve de traitement de feldspath au niveau de l’ancienne carrière ; quant aux équipements, leur acquisition se fera auprès de fournisseurs étrangers spécialisés. La seconde phase permettra le passage à l’extraction du feldspath. Il était prévu l’extraction de 20.000 t/an dans un premier temps avant d’aboutir à un rythme de croisière de 100.000 t/an, sachant que l’Algérie en importe plus de 80.000 t annuellement. Cela coûte annuellement l’équivalent d’une dizaine de millions de dollars au trésor public. Un projet qui devrait créer 120 postes permanents directs pour la mise en marche de l’usine et qui profitera à la main d’œuvre locale dans une région où le chômage est endémique. D’autant plus que ce projet est implanté dans l’une des zones d’ombre de la wilaya d’Annaba. Ainsi, le projet d’exploitation du gisement de feldspath d’Ain Barbar reste au stade de l’annonce, sans aucune trace dans la réalité.