Par : M. Rahmani
A Annaba, le silence électoral de 3 jours instauré depuis hier, n’a pas été respecté et les partis politiques poursuivent leur campagne dans une soi-disant discrétion qui, en réalité, n’en est pas une, à voir le comportement de certains.
En effet, on continue toujours à distribuer flyers, dépliants et affiches de candidats ignorant superbement la loi en prenant d’assaut cafés, restaurants, places et jardins publics pour louer les qualités et les compétences de leurs protégés. Dans les salons de coiffure, les portraits des candidats sont toujours placardés et leurs supporters et militants des partis en parlent à longueur de journée.
On a recours à différents arguments pour convaincre de la probité et de l’honnêteté du candidat qu’on veut faire élire et tout est bon pour cela « C’est le fils de la ville, il connaît tous les problèmes et il sait comment les régler. » « Il est issu de la famille telle, il est très connu et il a rendu service à beaucoup de gens, La Colonne l’a vu naître, il y a grandi et il est au courant de la situation de tous les quartiers défavorisés. » et bien d’autres louanges, d’éloges et d’encens pour le candidat choisi de sorte à pousser les électeurs à voter pour lui.
La campagne se poursuit aussi au niveau des hammams et là, ce sont les femmes qui prennent le relais, le bon vieux téléphone arabe fonctionne à merveille et on chuchote des noms pour lesquels il faut impérativement voter pour amener un changement qu’on dit vrai celui-là. Et cela se propage à travers tous les quartiers et cités populaires de la ville, le bouche à oreille fait des merveilles et il n’est pas question de faire grand bruit, « la discrétion » est de mise, une discrétion enjouée car tout le monde sait de quoi et de qui il s’agit. On a encore recours aux vieilles pour agir sur les autres et ainsi les convaincre.
La délégation de wilaya de l’Autorité nationale indépendante des élections, censée veiller au respect de cette disposition, à savoir, le silence électoral de 3 jours n’est pas du tout intervenue et les contacts de proximité continuent au vu et au su de tous, ce qui pourrait donner lieu à des protestations et bien sûr à une contestation des résultats de la consultation puisque certains auront profité de cette trêve pour poursuivre leur campagne et ainsi exploiter ce silence imposé au détriment des autres partis en lice.
Cette concurrence déloyale, plutôt cette tricherie, n’est pas pour consolider le processus électoral, bien au contraire, elle peut le fragiliser car l’égalité des chances n’a pas été respectée par certains malgré l’interdiction ferme de toute activité partisane 3 jours avant le scrutin. La délégation locale de l’ANIE devrait sévir, car ces dépassements constatés et qui ont été « tolérés » peuvent encourager d’autres à adopter les mêmes comportements.