Par : M. Rahmani
L’augmentation fulgurante du nombre de cas de contaminations a donné lieu à un certain nombre de mesures décidées en haut lieu, mais aussi au niveau local où des walis, voyant la situation se dégrader de jour en jour, ont été contraints de prendre des arrêtés limitant certaines activités et restreignant l’accès à certains espaces.
L’arrêté de fermeture des plages d’Annaba a été bien accueilli et salué par les habitants de la ville qui voient en cette décision, un des moyens susceptibles de stopper la pandémie, voire la faire régresser et ainsi revenir à une situation plus ou moins gérable.
L’application de cet arrêté a été exemplaire pour certaines plages et il faut dire que quand les services de l’Etat pèsent de tout leur poids, il n’y a pas de place pour la permissivité, l’indulgence ou la passivité ; il y va de la santé publique et là, on ne lésine sur rien, il faut de la rigueur et de la sévérité pour faire face à la situation.
Ainsi, sur toutes les plages de la ville, telles que Fellah Rachid, (Ex-Saint Cloud) Rizzi Amor (Ex-Chapuis) et celles situées du côté de Refes Zehouane (Ex-Toche), Belvédère, La Caroube ou encore Ain Achir, pas âme qui vive, il n’y a plus personne ; tout a été déserté. Plus de bus bondés, plus de tables, parasols, chaises, pas l’ombre d’un vendeur ambulant. Des plages désertes et tristes que la vie a quittées.
L’activité économique en rapport avec les estivants et les plages s’est arrêtée ; propriétaires et exploitants de paillottes ou baraques, loueurs de parasols, vendeurs de beignets se sont ainsi retrouvés au chômage du jour au lendemain. Mais cela est nécessaire pour la santé et le bien-être de tous, un sacrifice temporaire en attendant une baisse du nombre des contaminations qui pourrait amener les autorités à ordonner la réouverture de ces espaces.
Cependant, et il faut le signaler, une virée du côté des plages de la cité Seybouse (Ex-Joanonville) nous a permis de constater que, si dans la matinée du vendredi, ces plages étaient désertes, ce n’est pas le cas l’après-midi où vers 18 heures, il y avait affluence et des dizaines de voitures étaient stationnées sur le bas-côté de la route. Des familles entières s’étaient installées sur le sable, à proximité de l’eau sans se soucier le moins du monde de cette interdiction dont tout le monde est au courant.
Si, dans la matinée, des véhicules de police patrouillent, sillonnant tout le littoral et empêchant toute tentative de transgresser cette mesure en s’installant sur les lieux, à partir de 18 heures, il n’y avait plus rien et ces espaces ont été abandonnés au public. Un public inconscient et qui joue avec le feu surtout avec la propagation du variant Delta qui a tué la semaine passée pas moins de 40 citoyens, habitant la wilaya d’Annaba. Il y avait donc foule, on s’installe comme si de rien n’était et on pique un plongeon dans l’eau, les enfants barbotent dans la mer et on est tout content alors qu’on risque d’être contaminés et, à son tour, contaminer tous ceux qui seront en contact avec soi.
Cet esprit rebelle et de refus de l’autorité quand bien même elle œuvre pour le bien-être et la santé de tous, n’accepte pas qu’on lui impose telle ou telle décision. Un esprit retors et indiscipliné qui ne peut être maîtrisé et la meilleure façon de transformer cette mentalité est un travail de sensibilisation avec un contact de proximité pour convaincre les gens qu’il s’agit là de leurs vies qui sont en danger réel. Et là, tout le monde adhérerait librement à toutes les décisions qui pourraient être prises par les autorités sanitaires. C’est le cas dans d’autres pays où les citoyens sont convaincus de la justesse des mesures prises, à telle enseigne que celles-ci sont appliquées à la lettre sans avoir à faire intervenir la police (dans de rares cas) dans des villes dont la population dépasse le nombre d’habitants en Algérie (Tokyo avec ses 42 796 000 âmes) ; chez nous, dans des villes de taille moyenne on n’arrive pas à imposer le port du masque dans la rue ! On exige des automobilistes, des usagers des bus, des commerçants le port du masque alors que les rues et les marchés grouillent de gens qui ne le portent pas. On marche sur la tête.