Par : Chaffai Chawki
La salle de projection Tahar Ouatar de la ville d’Ain Beida garde encore et pour longtemps ses portes hermétiquement fermées sous le mutisme des responsables locaux. Cet espace culturel, datant de l’époque coloniale, a bénéficié d’une opération de réhabilitation et a été équipé d’un matériel très sophistiqué pour meubler le vide d’une jeunesse qui passe son temps dans des cafés enfumés. La salle en question a été inaugurée par le wali d’Oum El-Bouaghi en présence des autorités civiles et militaires ainsi que le directeur de la Culture et un représentant de l’ONCI.
Cette dernière fonctionnait normalement et abritait des conférences, des expositions de livres et peintures, des projections de films et de documentaires… etc. Après quelques mois, la salle de cinéma a fermé subitement et sans explication ses portes pour pénaliser ainsi toute une population plongée dans le désarroi et l’inquiétude.
Sur les pages Facebook, les artistes et la classe intellectuelle n’ont cessé de lancer des appels de détresse aux walis qui se sont succédés et au directeur de la culture quant à l’ouverture de cet espace culturel, de loisirs et de divertissement. Hélas, ces responsables ont fait la sourde oreille ; pour preuve, le musée communal, situé en plein centre-ville, est livré à son tour aux pigeons et au rats. Les espaces de culture sont fermés et agonisent dans cette grande daïra du pays depuis plus de deux décennies, alors que les artistes peintres, poètes, comédiens, auteurs et monologues, languissent dans leurs coins toute l’année, sous les regards indifférents des autorités.