Par : Amar Ait Bara
Dans un communiqué, dont nous détenons une copie, les travailleurs de l’établissement public intercommunal à caractère commercial EPIC Eclairage Annaba, dans sa nouvelle appellation, entreront en grève illimitée à partir d’aujourd’hui dimanche pour faire valoir leurs droits relatifs aux versements des salaires. En effet, ces derniers reprochent à leur directrice d’avoir fait preuve de retard dans le versement des salaires et autres mauvais actes de gestion, par méconnaissance et involontairement. Le plan de charge annuel de cet EPIC, durant l’exercice précédent, était de l’ordre de 1,5 milliard de centimes, dont 800 millions étaient destinés pour l’acquisition du matériel et des charges ; le montant restant a servi au payement annuel des 250 employés, ce qui est largement insuffisant. Ainsi, ces derniers sont payés par fractions, à raison de 10.000 dinars, considérés comme des avances sur salaires ou des acomptes, ce qui a provoqué la grogne de ces travailleurs pères de familles. En outre, depuis des années, les pouvoirs publics, à l’époque du wali Mohamed El Ghazi aujourd’hui incarcéré à la prison d’El Harrach, restent redevables à cette même entreprise de 70 milliards de centimes, montant des projets réalisés, une créance non encore honorée jusqu’à présent. Le communiqué de préavis de grève émanant de la section syndicale de cette entreprise, daté du 17 avril dernier, a été transmis à toutes les autorités locales de la wilaya pour information afin de prendre les dispositions nécessaires et pour que cette grève prenne une dimension réglementaire afin d’éviter de se heurter à loi 90/14 alinéas 33 qui stipule le vice de forme. Les syndicalistes précisent que les négociations avec les responsables de l’administration ont échoué après les perturbations répétitives dans les règlements des salaires, et cela dure depuis plus de deux années. Le climat du travail est malsain et les travailleurs sont exaspérés de subir ce problème surtout en cette période du ramadhan, ceci a provoqué l’ire de ces deniers. Le préavis du mot d’ordre de grève a été lancé avec des délais de 7 jours, à partir du 17 avril, avant le déclenchement de la grève générale si des solutions ne seront pas trouvées. Durant ces délais avancés, l’administration doit impérativement verser les salaires de ces travailleurs en grogne et les primes y afférents, sinon ils seront dans l’obligation de recourir à la grève. Nos sources indiquent également que certains employés sont liés avec l’entreprise en question par des contrats de travail à durée déterminée, CDD, qui durent depuis 10 années, sans pour cela être confirmés dans leurs postes de travail. Cependant, parmi eux, 11 travailleurs sont en fin de contrat, alors que pour d’autres, leurs contrats ont été renouvelés pour une durée limitée de 2 mois seulement, avant la résiliation de leurs relations de travail avec l’entreprise. Ces derniers, mécontents, dénoncent et rejettent la situation de précarité dans laquelle ils ont été mis par la directrice de cet établissement. En outre, les syndicalistes estiment que cette décision est arbitraire et une sanction sans passer par le conseil de discipline légalement constitué est illégale et leur seul tort est d’avoir été solidaires avec leurs collègues. Le secteur des EPIC intercommunales doit être assaini pour être renforcé par un management efficace et surtout en mettant en place une stratégie de travail. A titre d’exemple, les travailleurs de l’établissement de l’éclairage public n’ont pas été formés dans les nouvelles techniques de l’énergie solaire et de l’éclairage en LED avec la pose des panneaux photovoltaïques qui nécessitent des formations et des recyclages spécifiques dans ce domaine. En effet, les travailleurs sont restés au stade des changements de poteaux, des lampes et des branchements des fils électriques ; cette méthode de travail est dépassée car les prestations de services de cet établissement public doivent être améliorées pour connaitre l’essor.