Par :Hamid Daoui
L’hôpital public Mohamed Boudiaf à El-khroub ne cesse de révéler les tares de sa mauvaise gestion qui le caractérise depuis de longues années avec les changements cooptés à la tête de sa direction variant au gré du rapport de force du moment… Les syndicats de l’UGTA et du SAP agitent leurs troupes pour peser sur les décisions de la direction de la santé et de la population, DSP, de Constantine afin que celle-ci procède à la désignation d’un responsable qui agrée les vœux et les appétits des partenaires sociaux en rivalité autour de la gestion du fonds des œuvres sociales des travailleurs. C’est ainsi que fonctionne les règles de nomination dans ce secteur public, du moins au sein de l’établissement public hospitalier précité et celui de l’entreprise publique de la santé de proximité, EPSP.
En effet, l’avant-dernier responsable désigné après les bouleversements des services, des pavillons et autres structures à la suite de la concentration et délocalisations des maternités de l’EHS de Sidi-Mabrouk, puis du CHU de Constantine, fermées pour travaux de rénovations, ce jeune directeur, fraichement nommé au poste, a suscité les foudres des syndicats pour le simple fait de vouloir rétablir la situation avec rigueur. Il a été aussitôt éjecté par des syndicats qui ont ameuté leurs troupes qui l’ont fait fuir violemment de son bureau et de l’enceinte de la structure hospitalière ! Face aux dysfonctionnements nombreux déjà hérités, comme précités, et restés dans un statut quo mortel pour le devenir de l’EPH déstabilisé par les luttes féroces autour des intérêts et positions rentières, la DSP n’a fait mieux que de désigner un responsable de la structure de proximité de pneumologie, relevant de l’EPSP, afin d’arranger les choses dans un contexte de dégradation de l’état des lieux et les réduction des budgets alloués par l’Etat au secteur de la Santé publique, marginalisé par les politiques d’austérités appliquées par les différents Gouvernements visant « la réforme hospitalière » dictée par le système néolibérale mondialisé.
A cette époque, la résistance des personnels soignants, notamment des médecins n’a pas pu faire stopper le processus forcé, y compris par la régression des manifestations à l’effet de « domestiquer » les contestataires. A un moment où le corps des praticiens de la santé publique s’est doté d’un syndicat SNPSP au sein de l’EPH. Ce dernier organe de lutte qui était très actif malgré les luttes internes qui l’ont traversé dans sa hiérarchie, s’est quelque peu normalisé dans l’Ordre… Mais jusqu’à quand ?
Les récents développements survenus à l’hôpital avec les révélations de l’insuffisance de moyens d’intervention pour la prise en charge des malades hospitalisés qui se traduisent par des disparitions et les manques graves de matériels biomédicaux enregistrés dans divers services, depuis le bloc de la chirurgie en passant par ceux de l’orthopédie, l’ophtalmologie, de radiologie numérique et bien d’autres matériels et produits médicamenteux, réactifs d’analyses médiales, instruments et autres moyens de protection du personnel soignant et literies, avec pour point d’orgue la fermeture de 2 services hospitaliers dans un climat de désordre manifeste d’une gestion « autoritaire », de contradictions exacerbées et de violation des droits socioprofessionnels qui ont fait réagir le SNPSP. Ce syndicat des praticiens a convoqué une assemblée de ses adhérents au terme de laquelle il a établi un communiqué dans lequel, il dénonce les dérives de la Direction de l’EPH. Les ponctions et retenues sur les rémunérations, les abus et atteintes à la dignité du personnel sans droit à leur défense contre les griefs portés à leur endroit, les avancements en échelons non attribués, le non versement des primes de rendements, et bien d’autres faits énumérés dans le message délivré, s’apparent à une menace de grève en préparation, à en croire nos sources avisées ayant adressé une copie du communiqué à Le Provincial. De l’aveu de tout le monde, personnels et usagers, la situation dans laquelle végète l’hôpital est désastreuse, car n’ayant plus les moyens suffisants pour « redorer son blason terni », disent les anciens employés, les usagers y compris parmi les visiteurs, malades et leurs accompagnateurs issus de toute la région ! Par ailleurs , 4 ministres, issus de Constantine, se sont succédés à la tête du département de ce secteur dans des moments où l’argent coulait à flots.