Par : Amar Ait Bara
L’incivisme est cruel, il mène directement à l’anarchie qui engendrera généralement les dépassements et même la faillite. Ainsi, à Annaba, pour manifester leur désarroi ou leur mécontentement, des adolescents déversent les ordures sur la chaussée et brûlent et saccagent les bacs à ordures chèrement payés de l’entreprise EPIC Annaba ville propre. Ceci cause des préjudices financiers énormes à cette entreprise chargée de la collecte des ordures ménagères et qui traverse une crise financière aiguë et surtout endettée jusqu’à l’agonie. A chaque fois, les travailleurs sont dans l’obligation de remplacer les bacs incendiés par de nouveaux, difficilement acquis, ceci devient un cycle infernal difficile de s’en sortir et à gérer. Ces actes de vandalisme sont réprimés par la loi sous l’accusation « Détérioration des biens d’autrui », donc la peine encourue est de deux années de prison ferme. Aussi, après des actes de ce genre, les travailleurs de cette entreprise ramassent toutes les ordures déversées sur les chaussées en remplaçant les bacs et, à chaque mécontentement, c’est le même scenario qui se répète et qui devient à la longue une situation désastreuse, difficile à surmonter. L’autre phénomène, le plus répandu également, c’est le vol des bacs pour être utilisés comme citernes d’eau par certains citoyens, ce qui est qualifié comme un acte de vol. Ce phénomène prend des proportions alarmantes et, à chaque mécontentement, des jeunes, inconscients, incendient et saccagent les bacs à ordures avec lesquels ils bloquent les routes à la circulation. Le premier responsable de cette entreprise dira à cet effet : « Ces actes sont qualifiés de sabotage et l’EPIC est visée en premier lieu et est doublement pénalisée ; on doit acheter d’autres bacs et on doit également débarrasser les chaussées des ordures déversées par les mécontents ; nous traversons une crise financière et nos travailleurs souffrent et fournissent plus d’efforts qu’il n’en faut, nous sommes éreintés ! ». Aucun quartier n’est épargné par ces actes et les 5 délégations de secteurs de l’APC ne sont pas à l’abri de ce phénomène inquiétant. Cependant, les quartiers les plus touchés par les incendies de ces bacs sont Kouba, les Frênes, la Ménadia où des jeunes s’amusent à y mettre le feu en bloquant la route avec, sous l’œil complice de leurs ainés. Un autre responsable de l’EPIC dira : « Ces actes malveillants visent à mettre à genou notre entreprise en la faisant saigner avec des pertes sèches, cela dure depuis environ deux mois et il faut que cela cesse ». Ainsi, on croit savoir que de nouveaux bacs du genre Top Net, de plusieurs modèles et couleurs, ont été installés, mais ils ont vite disparus. Aussitôt mis en place, des bacs à ordures flambant neuf disparaissent comme par enchantement, mettant les agents de cette entreprise dans l’embarras et le désarroi et, pour cette raison, ces derniers interpellent les pouvoirs publics à mettre fin à ces dépassements, car leur avenir et celui de leur entreprise est hypothéqué sérieusement. C’est la polémique et le dérapage autour de cet état de fait et il faut trouver les solutions qui s’imposent, sinon c’est le débordement et la crise s’accentuera davantage pour atteindre l’asphyxie.