Par : A. Ighil
Un nouveau phénomène qui prend de l’ampleur dans les grandes villes, notamment Annaba. Une ville qui est devenue un lieu privilégié des constructions illicites perchées sur les terrasses d’immeubles. Au moment où les pouvoirs publics s’inquiètent sur l’ampleur des constructions illicites à même le sol, la wilaya d’Annaba compte quelque 22.000 bâtisses. Le chiffre est moins important concernant les baraques suspendues. Au centre-ville, dans les quartiers, les toits en tôle rouillée font désormais partie du décor discret des hauts d’immeubles. Des édifices de l’ère coloniale, à valeur historique, contrastent avec des taudis délabrés sans aucune norme urbanistique et qui servent souvent de gîte à un jeune couple, victime de l’éternelle crise de logement ou une « résidence secondaire » à un ancien locataire de l’immeuble, destinée à ses grands enfants. Presque tous les quartiers sont concernés par ce phénomène, la Colonne, la Ménadia, Saint Cloud et la rue Ibn Khaldoun ex-Gambetta mais aussi la Vieille Ville. Quant aux « propriétaires », ils ne sont nullement inquiétés par les services techniques de l’APC et ceux de l’OPGI et engagent des travaux titanesques sans se soucier des conséquences sur la vieille structure de l’immeuble. Mais, en réalité, comme nous dira un jeune architecte, « Ce genre de transformations représente un réel danger pour la construction de ces vieux immeubles. » Il est grand temps que les responsables concernés se penchent sur ce phénomène alarmant qui prend de l’ampleur devant l’absence évidente de l’État. Sous d’autres cieux, les toits d’immeubles servent à une agriculture urbaine par la création d’espaces entretenus par des individus qui produisent collectivement des aliments et autres végétaux dans des jardins collectifs en toiture.