Par : Adam S
Dans son périple qui le mène à découvrir les régions retenues dans le programme de ses déplacements dans les communes de la wilaya de Jijel, le wali, Ahmed Meguellati, risque d’être confronté à une réalité peu ordinaire, notamment dans les zones éparses. De véritables « no man’s land » sont, en effet, abandonnés dans des régions qui restent à désenclaver aux fins fonds des territoires de la wilaya de Jijel. C’est le cas d’Ain Lebna et Assoumer, pour ne citer que ces localités déshéritées, relevant de la commune d’Erraguene Souissi, à l’extrême Sud-Ouest de la wilaya de Jijel, qui ont récemment reçu sa visite. Profitant de ce déplacement, le chef de l’exécutif s’est longuement entretenu avec des citoyens, venus lui exposer leurs préoccupations pour une vie plus décente. Leurs doléances se rapportent à de multiples problèmes, notamment la scolarité de leurs enfants et la couverture sanitaire. S’ils revendiquent l’affectation de médecins à l’effet de leur assurer des consultations médicales ne serait-ce que deux à trois fois par semaine, leur principale doléance se rapporte toutefois au désenclavement. Rattachés administrativement à la wilaya de Jijel, mais habitant des zones plus proches de la wilaya de Sétif, ils revendiquent un désenclavement vers cette wilaya. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, de nombreuses voix se sont élevées pour ouvrir des routes vers des régions limitrophes de la capitale des Hauts-Plateaux.
À Ain Lebna, des citoyens n’ont eu de cesse de clamer face au wali que l’aménagement d’une route vers Ain Sebt à quelques six kilomètres de là, en direction de la wilaya de Sétif peut arranger leurs affaires et faciliter leurs déplacements. Ils rappellent qu’ils ne sont qu’à une quinzaine de kilomètres de la fameuse pénétrante reliant Jijel à la wilaya de Sétif qui connaît un grand retard dans sa réalisation. Un accès vers cette pénétrante, une fois achevée, pourrait bien les rapprocher aussi bien de Jijel que de Sétif. Dans le sillage des revendications liées au désenclavement de cette région, l’on a toutefois salué le lancement prochain de l’aménagement d’une route reliant cette localité de Ain Lebna à la commune de Beni Yadjis, plus à l’Est. Selon ce qui a été dit, ce projet est en phase de lancement pour réaliser une voie s’étendant sur une quinzaine de kilomètres, ce qui permettra de faciliter le déplacement de la population de la région.
Le même souci de désenclavement a été relevé dans l’autre localité d’Assoumer, située à une dizaine de kilomètres au Nord de la daïra de Babor, dans la wilaya de Sétif, alors qu’elle est à une quinzaine de kilomètres d’Erraguene Souissi à laquelle est administrativement rattachée. Des citoyens ont déploré qu’ils restent privés de gaz naturel pendant que les régions limitrophes, relevant de la wilaya de Sétif, ont été raccordées au réseau. Certains sont allés jusqu’à espérer leur rattachement à la wilaya de Sétif, plus proche, selon eux, que Jijel.
Lors de sa visite dans ces régions enclavées, le wali a cependant pu s’enquérir de l’état de certains projets de développement lancés dans ces contrées abandonnées au piémont des Babors. La réhabilitation des CW 137 et 137 B est l’un de ces projets qui, une fois achevé, contribuera au désenclavement de la région. Il permettra surtout de ceinturer le chef-lieu de la commune d’Erraguene Souissi et facilitera le déplacement vers les régions limitrophes de la wilaya de Sétif. Au-delà des projets inspectés, la région reste un vaste territoire à réhabiliter. Longtemps abandonnée, sinon totalement délaissée, elle espère renouer avec un développement qui tarde à voir le jour. La politique d’aide et de soutien aux zones d’ombre lancée par les pouvoirs publics se présente telle une opportunité pour ces territoires, s’apparentant à des no man’s land qui restent à désenclaver.