Ces derniers temps, de nombreux incidents relatifs à des attaques de bêtes domestiques, perpétrées surtout contre des enfants isolées, ont été enregistrés. Mais personne n’a retenu les leçons puisqu’il y a moins d’un mois, un vieil homme a été encorné par une vache en furie au niveau de la localité de Sidi Salem, et l’enquête suit son cours après le dépôt de plainte par la victime à sa sortie de l’hôpital. Hier mardi, un écolier isolé a failli être déchiqueté par une meute de chiens à sa sortie de l’école au niveau de Zaafrania et n’a dû son salut qu’à l’intervention des passants. Avant, ce phénomène n’existait pas puisque la police communale se chargeait d’éradiquer le problème et toutes les bêtes qui déambulaient sont de facto conduites aux abattoirs communaux et le propriétaire n’osait pas se présenter par crainte d’être poursuivi en justice car le chef-lieu de wilaya d’Annaba n’est pas une zone rurale. Le décor est désolant et l’ornement architectural est défiguré, les citoyens assistent, perplexes, à des scènes de ruralisation que connait la ville des jujubiers en ces moments.
Mais, parfois l’incivisme à outrance et le laisser-faire contribuent énormément et largement à la clochardisation et surtout à la ruralisation des lieux. Ainsi, le soir, certains quartiers situés au pied des montagnes deviennent ceux d’un autre âge, comme si on vivait à la campagne et il n’est pas étonnant de voir le propriétaire récupérer ses troupeaux pour les conduire aux étables. Parfois, des dizaines de vaches bloquent la circulation en pleine ville, elles déambulent tranquillement au bon milieu des immeubles, obligeant les automobilistes à patienter jusqu’à leur passage. Ces mêmes vaches broutent tout ce qui est sur leur passage, notamment des plantes et des arbres décoratifs, rendant le décor désolant et l’atmosphère répugnante avec leurs bouses de vaches.
D’ailleurs, lundi dernier, un propriétaire de troupeaux a été averti par les habitants de la localité de Boukhadra qui ont dénoncé à ce dernier le massacre que causent ces bêtes à l’environnement, notamment les plantes décoratives, mais ce dernier a fait preuve de laxisme en affichant un désintéressement total. Devant cette situation de dépassements, ces riverains ont déposé officiellement une plainte contre ce propriétaire au niveau de la justice, après avoir confectionnées un dossier, avec photos, constats des lieux et témoignages.
Ces bêtes déambulent en toute quiétude tout au long de la journée, en causant du tort aux citoyens et des désagréments en déversant les ordures ménagères des bacs à la recherche de nourriture. Ces actes détériorent le décor et les améliorations urbaines entreprises par la municipalité. Alors que les ordures jonchant les chaussées dégagent des odeurs nauséabondes que les travailleurs de l’EPIC Annaba propre devront ramasser tous les jours et cela devient éreintant. Les cités concernées par ce phénomène, faut-il le préciser, sont situées au pied des montagnes qui surplombent la ville, telles que Oued Forcha, Plaine Ouest, Joanola, Sidi Achour, El M’Haffeur, Chapuis, la Caroube, en plus des localités de la wilaya à caractère rural et agricole.