Par : Adam S
Durement impactée par la sécheresse qui risque de compromettre son rendement, la campagne de la cueillette des olives est lancée à Jijel. Depuis quelques jours, c’est le branle-bas de combat dans les contrées rurales, terres de prédilection des vastes oliveraies. C’est dans ces contrées que femmes, hommes et enfants font leur rencontre annuelle. Une sorte de pèlerinage pour la récolte des graines d’olives. Arrivées à maturité généralement au début du mois de novembre, ces graines font l’objet d’une vaste campagne pour leur cueillette qui s’étalera jusqu’au mois de février. Si cette campagne est une culture ancestrale locale qui fait le bonheur de familles entières, le manque de pluie n’arrange plus les affaires dans le secteur oléicole à Jijel. La sécheresse est l’ennemi de la graine d’olive, se désolent des paysans qui constatent avec dépit les dégâts causés à leurs oliveraies, faute de précipitations.
S’adapter aux aléas climatiques
Toutefois, et au-delà de ces considérations climatiques, il n’est surtout pas question d’abandonner la graine fétiche. Car, dans les contrées rurales, c’est tout un tintamarre qui s’organise autour de sa cueillette. Certaines familles déménagent carrément pour élire domicile dans les Mechtas qu’elles ont quittées pour s’installer ailleurs, lors de la crise sécuritaire des années 1990 afin de se consacrer exclusivement à la cueillette de leurs olives. D’autres font le va-et-vient quotidien en dépit des difficultés pour rallier leurs oliveraies, faute de moyens de transport. Tous se présentent toutefois au même moment et au même endroit pour s’attaquer à cette campagne dans les meilleures conditions. L’huile d’olive est, pour l’histoire, une denrée sacrée à Jijel. Elle est indispensable dans les traditions culinaires locales. Plus encore, elle représente une plus-value alimentaire.
C’est ce qui fait que l’olive représente une richesse et une assurance familles face à la hausse continue des produits de première nécessité. Depuis quelques années, et à la faveur des opérations de soutien qui lui sont accordées par les pouvoirs publics, le secteur oléicole ne cesse de connaître des mutations. C’est notamment le cas avec l’introduction de nouvelles méthodes dans la cueillette des olives et la modernisation des moyens de trituration.
L’intervention de la DSA
Pour faciliter la tâche aux oléiculteurs, la direction des services agricoles tentent d’approcher ces derniers pour les sensibiliser sur les méthodes à appliquer. Des campagnes de sensibilisation sont menées tambour-battant pour moderniser ce secteur. Sauf que les méthodes ancestrales résistent encore à ces tentatives. Dans les oliveraies, on s’affaire toujours à recourir à ces méthodes transmises de père en fils pour la récolte des olives. C’est ce qui porte préjudice au rendement, qui enregistre une certaine baisse depuis quelques années. Non seulement impacté par la sécheresse, le secteur oléicole est victime des incendies qui déciment chaque année des oliveraies entières. Face à cette situation, c’est le secteur oléicole qui se retrouve dans l’obligation de changer les vieilles méthodes de culture et d’entretien des oliviers pour améliorer son rendement. Dans cette optique, les services Agricoles, dans leurs interventions, préconisent l’abandon total des anciennes pratiques. Le développement de la filière oléicole reste un sujet de préoccupation à Jijel, d’autant que, selon des données de l’année passée, le taux des huileries de type traditionnel représente 54% sur les 169 recensées, dont 91 traditionnelles et 78 modernes.