Par : M. Rahmani
Les mesures prises par les autorités à Annaba pour lutter contre la Covid-19 et que les services de sécurité font exécuter sans concession risquent de s’avérer improductives, voire inutiles du fait que celles-ci ne sont pas du tout respectées au niveau des commerces illicites installés sur la voie publique, un peu partout à travers la ville ou encore dans les communes voisines.
En effet du côté d’El Hattab ou de la rue Ibn Khaldoun, ex-Gambetta, lieu de prédilection pour ces activités illicites, ça grouille de monde, une foule compacte se bouscule, hommes, femmes et enfants se côtoient sans aucune protection, pas de bavettes, pas de distanciation physique et on marchande avec les vendeurs les prix des produits exposés à même le sol. Ces lieux peuvent facilement se transformer en clusters de contamination provoquant une propagation à grande échelle dans toutes les cités et quartiers de la ville. Car la plupart des personnes fréquentant ces espaces viennent de quartiers populeux comme La Colonne, la Vieille Ville, la cité Auzas ou encore El Fakharine, la Plaine Ouest et Bouguentas où la promiscuité est une sorte de règle pour se sentir proches les uns des autres avec ces embrassades et ces poignées de mains.
A El Bouni, une virée du côté du marché informel nous renseigne sur la situation qui est restée pratiquement la même, comme si aucune mesure n’a été prise par les autorités. Ce marché, qui a pris des proportions tentaculaires s’étendant du centre-ville jusqu’ à la cité Bouzaâroura, est envahi toute la journée par les habitants de cette localité mais aussi par ceux qui arrivent des communes de Sidi Amar et d’El Hadjar, venus faire leurs courses. Presque aucun individu ne porte de masque ou ne respecte les mesures barrières ; les vendeurs eux, se comportent comme si de rien n’était alors que peut-être le virus avec son variant Delta, le plus dangereux depuis l’apparition de la pandémie, est en train de se propager et que tous ceux qui fréquentent ce marché contribuent activement à sa propagation sans le savoir.
Le wali et tout l’exécutif mobilisé, pour faire face à cette pandémie avec une direction de la santé dont le personnel est au bord de l’épuisement s’échinent tous les jours pour barrer la route à ce virus en étant sur tous les fronts. Campagne de vaccination, prise en charge des malades atteints, traitements à administrer, suivi médical et autres sont le lot quotidien de cette armée en blouses blanches et les services de sécurité appliquent la loi à la lettre au niveau des transports, bus, taxis, véhicules particuliers, commerces, restaurants, cafés et autres établissements. Car, pendant ce temps, des individus par leurs comportements inconscients font tout pour saboter tous ces efforts pour stopper cette pandémie qui tue chaque jour des Algériens, car contaminés suite à ce type de conduites qui portent atteinte à la santé publique.
Devant cette situation, l’Etat doit sévir et mettre fin à ce type de comportement en veillant à ce que ces marchés de l’informel soient démantelés au plus vite et interdits, car ils peuvent compromettre tout ce qui a été fait jusque-là et qui coûte très cher à l’économie nationale. Cette situation ne saurait durer car elle menace les populations et pourrait aggraver encore plus la pandémie qui ne sera plus maîtrisable.