Par : Amar Ait Bara
Rien n’est laissé au hasard et, depuis l’annonce de couvre-feu, la police est passée à l’action en multipliant les contrôles rigoureux. Des barrages sont dressés partout après 20 heures et aucun aventurier ne passe à travers les mailles ; tout est contrôlé, véhicules, piétons et retardataires. Avant 20 heures, les cités et les quartiers se vident graduellement et les gens se pressent de rentrer à la maison par peur d’être arrêté et de payer une amende de 10.000 dinars qu’il faudrait impérativement débourser. A partir de 19heures 30, ce sont les veilleurs et fourgons de la police qui sillonnent la ville pour demander aux gens de regagner leurs domiciles à partir des appels lancés sur les hauts parleurs. La même attitude des policiers est signalée au niveau des plages qui sont interdites d’accès aux citoyens pendant ces 10 jours de couvre-feu. Les autorités locales durcissent le ton, obligeant les riverains à se comporter civiquement et en respectant les lois de la République que personne ne doit transgresser. Les jeunes sont stressés et obéissent difficilement à ces règles et à ce régime en ces moments de chaleur où habituellement les gens veillent dehors. Durant le week-end dernier, les commissariats ont connu une animation sans pareil où les jeunes indisciplinés ont été sanctionnés d’une amende. Il faut beaucoup de sacrifices pour faire baisser les taux des contaminés. Les scientifiques tablent sur une vaccination de 50 % de la population à l’échelle nationale d’ici le mois d’octobre prochain, une vaccination qui traine encore pour le moment. A Annaba, la situation épidémiologique s’est dégradée graduellement après l’ouverture des plages aux estivants pour voir la courbe des contaminations prendre une forme exponentielle. C’est la recrudescence des contaminations au niveau de cette ville côtière, où il fallait prendre les mesures qui s’imposaient, dont le couvre-feu et la fermeture des plages. Le docteur B-M-C, pneumologue à Annaba, qualifie la situation d’inquiétante, le variant Delta est sous contrôle mais les hôpitaux affichent complet par manque d’oxygène, suite à l’augmentation des hospitalisations des personnes infectées par le variant Delta. Celui-ci avance : « La conséquence du manque d’oxygène est le résultat d’une mauvaise gestion du produit, qui reste encore disponible, et souvent la demande dépasse l’offre, et les spéculateurs ont fait main basse sur les concentrateurs d’oxygène pour en tirer profit au détriment des malades en détresse respiratoire ». Les pouvoirs publics doivent réagir pour mettre hors d’état de nuire ces spéculateurs qualifiés souvent de criminels, sinon c’est la catastrophe. Vendredi dernier, le nombre des contaminations a atteint plus de 1.200, avec 47 décès. Il faut s’attendre à une nette régression durant les prochains jours, sinon le variant Delta fera des ravages, car ce virus développe rapidement des problèmes respiratoires sévères qui nécessitent de facto une oxygénothérapie, mais devant la gravité de la situation sanitaire, le vaccin demeure l’unique arme thérapeutique .