Par : Adam S
Dans le froid et l’éloignement, des enseignantes bravent quotidiennement des conditions extrêmes pour inculquer le savoir aux élèves des zones les plus enclavées de la wilaya de Jijel. Leur mérite est qu’elles ne baissent pas les bras et continuent de braver ces conditions en dépit d’un hiver rude avec son lot de neige, d’averses pluviales et surtout de froid. Elles viennent de Kaous, Bazoul (Taher), El Milia et Ghebala, pour ne citer que le cas de ces braves femmes qui voyagent loin pour atteindre leur lieu de travail, au lycée d’Ouled Rabah, une commune enclavée à l’extrême Sud-est de la wilaya de Jijel.
Sauf qu’en voyageant si loin, elles n’imaginaient pas affronter de si dures conditions dans l’exercice de leur noble mission d’enseigner dans l’une des zones d’ombre les plus enclavées. Pour atteindre leur lieu de travail, elles parcourent des dizaines de kilomètres à bord de bus empruntant un relief sinueux difficile d’accès. Au-delà de cette contrainte du transport qui les pousse à rester sur place, ce sont les conditions de leur hébergement qui pose un réel problème. Transites de froid, elles passent leurs nuits à se remuer sous des couettes ramenées de chez elles qui ne les protègent pas de ces conditions climatiques glaciales. « Avec deux couvertures, rien ne suffit, je passe la nuit dans le froid jusqu’au matin. Au réveil, il faut encore affronter l’eau froide et des températures si basses avant de rejoindre la salle de cours face à mes élèves », se plaint une de ces enseignantes.
Si les salles de cours de cet établissement secondaire, le seul dans cette vaste région couverte de bout en bout de neige, sont chauffées, la chambre qui leur a été affectée pour les héberger est sans chauffage. Sachant que la commune d’Ouled Rabah n’est pas encore raccordée au réseau du gaz naturel, c’est au chauffage central fonctionnant au mazout que les salles de cours sont chauffées. Sauf que ces pauvres enseignantes n’ont pas cette opportunité pour se chauffer et passer leur nuit au chaud après une dure journée de travail. Même pas au gaz butane, ni au moyen d’un chauffage électrique. Le comble est que si un appareil de chauffage électrique est branché dans la chambre, c’est le compteur électrique qui saute dans la chambre. « On ne sait même pas comment rétablir le courant, nous sommes condamnées soit à l’obscurité soit au froid, nous passons des nuits pénibles », regrette encore notre interlocutrice. L’appel est lancé aux responsables concernés pour trouver une solution à ces enseignantes qui souffrent loin de leur domicile, juste pour assurer des cours à des élèves qui ne sont pas mieux lotis dans ces conditions d’un froid polaire.