Par : Amar Ait Bara
La commune de Chétaïbi dépendait administrativement d’Annaba, puis a été rattachée à Skikda, avant d’être de nouveau récupérée par la wilaya d’Annaba pour revenir au découpage administratif de 1984. Hormis son port de pêche et quelques champs agricoles de melons et pastèques qui sont les seules sources, l’ex-Herbillon, avec l’une des plus belles baie du monde n’a bénéficié d’aucun projet de développement. Lors des précédentes saisons estivales, les habitants de cette commune gagnaient un peu d’argent du tourisme local ; mais, depuis la pandémie et la fermeture des plages, plus rien .Cette commune n’a bénéficié d’aucun projet notable depuis des décennies, bien qu’elle soit une zone touristique par excellence. Située à 70 km du chef-lieu de wilaya d’Annaba, la commune de Chétaïbi, issue du dernier découpage de 1984 a grandi depuis pour devenir une daïra avec plus de 50.000 habitants et, durant la décennie noire, ce chiffre a été multiplié par deux. A l’instar des autres communes déshéritées, cette commune veut garder le cachet de commune agricole, classée comme zone d’ombre à cause des échecs successifs dans le lancement des projets touristiques. Les riverains se considèrent ainsi victimes de l’exclusion, surtout en hiver où ces derniers déplorent l’attitude des autorités locales. Un habitant de cette commune dira : « En hiver, on est coupé du reste du monde, hormis quelques activités commerciales sporadiques, sinon on n’a rien à se mettre sous la dent, par contre en été la ville renait de ses cendres avec de l’animation, mais point d’embauche ». En effet, l’été est la période propice de la pêche, mais en hiver ce sont les mauvaises conditions climatiques et le mauvais temps entrainant un chômage forcé. Même la nouvelle route qui relie la localité de Zaouïa à Ain Barbar devient impraticable à cause des pluies et le trajet est rallongé pour relier Annaba. Ainsi, ce sont les taxis clandestins qui profitent de cette situation quand le transport fait défaut, mais à quel prix ?
Il y a également les pannes d’électricité qui plongent cette région dans l’obscurité, alors que certains habitants dans les zones retirées telles que : les plages Sable d’or et autres disposent de groupes électrogènes. Un chômage endémique touche un nombre élevé de la population, estimé à 40 %, car cette zone souffre de l’enclavement et du manque de transport qui se pose avec acuité. Employés, enseignants, étudiants éprouvent les pires difficultés pour rejoindre leurs lieux de travail et les établissements scolaires. Nombreux sont les élèves du cycle secondaire qui ont abandonné les écoles pour la plupart des jeunes filles. Dans le domaine de la santé, la commune dispose d’une polyclinique et de nombreuses salles de soins, mais c’est en matière de logement social que le déficit est flagrant et se fait sentir, car les demandes augmentent de plus en plus chaque année alors que les constructions stagnent.