Par : Benyahia Abdelmadjid
La ville de Batna est une métropole de l’Est algérien. Dans les années 1990, la ville a connu un exode rural massif et une population en croissance continue. La ville, plus particulièrement le centre-ville, subit une anarchie en matière de circulation routière où le stationnement interdit est imposé un peu partout, y compris dans les endroits où les stationnements sont autorisés mais souvent bouclés par des commerçants en y mettant toutes sortes d’objets, chaise, échelle, citerne… afin de vous interdire le stationnement. L’extension du tissu urbain a amené des modifications dans la fonction de la ville, centralité et attractivité des équipements en centre-ville, ce qui a entraîné une dynamique de mobilité très importante vers le centre. L’équilibre entre espaces d’activités et espaces de circulation et de stationnement penche vers les activités, d’où une circulation concentrée dans la zone centrale avec une confusion dans le fonctionnement des transports : absence d’harmonie et de régularité de service et mauvaise desserte des voies anciennes qui ne répondent plus, dans leur tracé, à la demande de transport actuel, d’une part. D’autre part, elle est implantée sur un site exigu et la liaison qui demande une circulation rapide motorisée est précaire et incommode à cause de l’exiguïté et la discontinuité du site. L’anarchie qui règne en matière de circulation et surtout de stationnement est incontestablement due en grande partie à la croissance rapide du parc automobile.
Le constat en matière de circulation urbaine est accablant. C’est tout le schéma de circulation avec d’énormes aménagements des voies et accès piétons qui sont nécessaires pour permettre à la capitale des Aurès de respirer. Le directeur des transports, Baoune a indiqué à Le Provincial que « Le nombre de voitures en circulation a beaucoup augmenté ces dernières années. Il est donc logique que cette ville se retrouve aujourd’hui dans une situation d’encombrement », avoue-t-il. Pour le maire, il est impératif de trouver une solution dans l’immédiat afin de désengorger la ville. Comment ? On l’ignore pour le moment, puisque l’édile n’a pas révélé sa stratégie. Cependant, le problème des artères principales demeurera en raison de la circulation des nombreux bus. Surtout que la plupart sont très anciens et très polluants. Aujourd’hui encore, il est à constater que les usagers des autobus vivent un véritable calvaire : des bus dégradés, des arrêts rarement respectés, l’incivisme des chauffards et des receveurs. Pour rappel, l’APC, la direction des transports et les techniciens de l’aménagement urbain avaient discuté et arrêté en commun le nouveau plan de circulation de la ville, visant à améliorer les conditions de circulation routière, à savoir diminuer les congestions, les effets de la pollution automobile et réduire les accidents auxquels fait face la ville. En outre, ce nouveau plan est jugé porteur d’une meilleure fluidité de la circulation au niveau de la capitale des Aurès, en plus d’apporter une nouvelle restructuration ou réorganisation des moyens existants, comprenant les panneaux de signalisation, les feux de circulation et les marquages sur la chaussée. De même, il nous a appris que la nouvelle réorganisation prévoyait la régulation du trafic urbain par la mise en sens unique de certaines rues, par la création de carrefours giratoires, de passages piétons et de couloirs réservés aux transports publics, voire par l’élargissement de certaines voies. Enfin, cette opération vise également l’aménagement du réseau routier pour favoriser la fluidité de la circulation. Ces aménagements résident dans l’amélioration de la voirie des quartiers de la ville, à savoir la cité Ennasr, Bouakal, Parc à fourrage, Kechida, avec les rues étroites et non rectilignes qui sont souvent très mal adaptées à la circulation moderne, au stationnement des automobiles et des poids lourds ,à la livraison des marchandises. La même source a parlé des programmes de réalisation des dégagements qui contournent l’agglomération, des élargissements des routes et des dédoublements, tels que celui de la nouvelle ville de Hamla, qui se prolonge jusqu’à Chaâba au Sud-ouest et du dédoublement Sud-nord dont les travaux ont commencé, de l’évitement du Nord allant de la nouvelle ville de Hamla vers Constantine. Le programme de ce dernier reste gelé, apprend-on.
Et enfin, s’ajoutent les courses-poursuites permanentes des chauffards en plein centre-ville provoquant de grosses frayeurs aux passagers et mettant en danger la vie des personnes transportées, notamment les conducteurs de véhicules utilitaires. En dépit de plusieurs appels à la prudence et la prévention par les services concernés, rien ne semble contraindre ces chauffards de transport en commun à s’aligner et respecter le code de la route. Il faut signaler qu’en moins d’une année, un enfant de 11 ans a été écrasé en plein jour, devant le domicile de ses parents par un bus, un autre enfant sur son vélo a été heurté par un chauffard de bus lors d’une course-poursuite. Plusieurs autres accidents spectaculaires ont coûté la vie à d’innocentes victimes. Le mal de vivre dans la ville a été bel et bien ressenti durant des années par les Batnéens de tous âges. Comment désengorger cette ville, face à ce système de transport qui a laissé apparaître des dysfonctionnements à travers la congestion, particulièrement au centre et la dégradation du niveau des services concernés, malgré plusieurs études relatives à l’organisation et l’amélioration de la circulation et des transports publics qui ont constitué l’une des préoccupations majeures des pouvoirs publics ? Porter attention au fonctionnement du centre, une question qui se pose à tous ceux qui s’occupent de l’urbanisme, surtout dans cette période où l’on observe à la fois un accroissement considérable des mobilités individuelles et des contraintes routières, d’autant plus importantes que l’on soit au centre. Sachant aussi que toutes les grandes villes ont pratiquement interdit la circulation aux grands bus dans la ville, ces derniers ont été remplacés par les minibus et ont été revendus, hélas, aux transporteurs de la wilaya de Batna.
Par ailleurs, il est à rappeler que la ville Batna est redevenue le principal carrefour routier et ferroviaire important du Nord-est Algérien, situé à 435 km au Sud d’Alger, à moins de 120 km au Sud-ouest de Constantine, s’ouvrant sur le grand Sud en passant par El-Kantara, Biskra et autres. Sans pour autant oublier le tracé routier qui mène vers la Tunisie en passant aussi par la wilaya de Khenchela, Tébessa. Pour ainsi dire, la ville de Batna dispose de nombreuses infrastructures de transport, un aéroport international, une gare ferroviaire et une gare routière qui la mettent en communication avec les grandes villes du pays et avec l’étranger, entre-autre la Tunisie.