Les conditions climatiques obligent souvent les marins-pêcheurs à rester chez eux jusqu’à l’amélioration du temps, et les nombreux chalutiers ayant l’habitude de prendre le large préfèrent ne pas s’aventurer et ne quittent pas le quai. Cependant, les petits métiers pêchent aux environs de la côte sans s’éloigner, pour ne pas être surpris par la houle et le mauvais temps. Au niveau de la poissonnerie du marché central, des poissonniers exposent des poissons ‘’poisons’’, datant de plusieurs semaines, eux qui ont l’habitude de s’approvisionner de la Grenouillère où les cases des grossîtes affichent vides.
La provenance de ce poisson devient douteuse et, parfois, ces poissonniers font passer des poissons d’oued pour du « bon », c’est-à-dire du poisson blanc pour tromper ainsi les citoyens qui ne connaissent ni le poisson, ni sa qualité ; il est souvent mou et impropre à la consommation. Le seul produit en ce moment disponible demeure le poisson d’élevage des fermes aquatiques et d’eau douce. Même en temps normal, le poisson d’élevage est hors de portée et dépasse l’imagination ; à titre d’exemple, la dorade est cédée à 1.500 dinars le kilo et les bourses limitées ne se permettront jamais ce luxe comme ils l’appellent.
Cependant, le peu de poisson exposé à la vente, tel que le rouget, merlan, crevette, pagre et autres, s’il a été conservé dans de bonnes conditions et maintenu en état, voit son prix doubler. En outre, la sardine a disparu complètement des étals. D’autres citoyens font un saut du côté de Tabarka, en Tunisie et peuvent s’approvisionner en poisson en remplissant leurs glacières à un prix modéré, même si le dinar tunisien est coté à 6 fois le dinar algérien au marché parallèle.
A titre d’exemple, le rouget et le merlan moyen de Tunisie reviennent à 750 dinars algériens, la crevette royale est cédée à 1200 D.A, la crevette à 500, la sardine à moins de 300 dinars…etc. C’est pour cette raison que les Algériens font le déplacement en Tunisie et s’approvisionnent en poisson à moindre frais et de bonne qualité, puisque les pêcheurs tunisiens sont bien mieux équipés et pêchent même pendant le mauvais temps.
Par : Amar Ait Bara