Par : A.Ighil
Depuis lundi, le haut fourneau n° 2 du complexe Sider El Hadjar est en arrêt pour rupture de stock de coke. C’est ce que nous ont affirmé certains sidérurgistes. Il faut savoir que depuis le début de l’année, jamais le HF2 n’a connu autant d’arrêts pour diverses raisons entre arrêts programmés notamment entre le 16 et 26 janvier et entre le 9 et 11 février et des arrêts dus à des incidents survenus entre le 3 et 5 janvier pour manque d’agglo et le 3 et 6 février conséquemment à une fuite de la centrale à oxygène.
Ainsi, ces arrêts à répétition du haut fourneau, assurent les sidérurgistes, ont des effets désastreux sur son fonctionnement, sur sa durée de vie mais aussi sur sa surconsommation de coke ce qui a provoqué l’épuisement du stock avant même l’arrivée d’une cargaison, au port d’Annaba, le 27 février prochain, estimée à 22.000 tonnes. Une quantité insignifiante, estiment nos interlocuteurs, « sachant que le HF2 nécessite 1.500/jour pour le faire redémarrer en temps normal ».
Une situation préjudiciable à plus d’un titre pour une entreprise dont les difficultés financières persistent et qui croule sous d’importantes dettes évaluées à plusieurs dizaines de milliards.
La dernière sortie du ministre de l’industrie, Ahmed Zaghdar concernant l’examen le conseil des participations de l’état (CPE) d’un projet de restructuration du complexe sidérurgique d’El Hadjar ne fait pas l’unanimité parmi les sidérurgistes estimant que « le problème de Sider El Hadjar n’est pas un problème structurel mais c’est un problème de gestion », nous dira l’un d’entre eux. Il ajoutera « l’impératif de préserver un patrimoine industriel national par des hommes capables de le faire ». Depuis 2018, le complexe Sider El Hadjar a connu trois directeurs généraux et trois présidents du conseil d’administration qui se sont succédé à la tête du complexe et qui n’ont pas su ou pu remonter la pente et redorer le blason terni d’une entreprise qui éprouve les pires difficultés.
De nombreux sidérurgistes pointent du doigt la mainmise du groupe Imetal dans la gestion quotidienne du complexe sans que des progrès ne soient enregistrés à tous points de vue et cela depuis 2016.