Par : Amar Ait Bara
IL semblerait que le problème de non payement des salaires des travailleurs de l’entreprise Construb /Est persiste toujours et s’éternise, alors que le langage que tient le premier responsable de cette entité est tout autre. En effet, ce dernier déclarait à chaque fois que l’entreprise se porte bien financièrement, est en nette amélioration et, à juste titre, d’autres filiales seront incessamment créées, en plus des 3 déjà existantes, avec VRD El Hadjar, Gesibat Oued Zied et Bâtiment Plaine Ouest.
Pourtant, les travailleurs ont décidé d’observer encore une fois une grève illimitée, tout en saisissant la justice pour faire valoir leurs droits. C’est la grogne chez ces derniers, dont le siège social est situé au niveau de la cité du 8 mars à Annaba, et ces employés n’ont pas touché un rond depuis le mois d’avril dernier qui coïncidait avec le ramadhan. « La patience a des limites, nos familles meurent de faim et nous travaillons pour rien » réclament haut et fort ces pères de familles qui doivent nourrir leurs familles. Cet état de fait a pris une autre dimension et ces mêmes travailleurs ont même bloqué la route au niveau de la trémie du 8 mars qui permet le passage au centre-ville.
Dans ces mêmes colonnes, nous avons soulevé ce problème qui dure depuis plus de deux années déjà, date du début de la pandémie et la crise sociale qui s’en est suivie. Ceci a poussé certains employés à démissionner ou quitter l’entreprise. Dans un passé récent, les contractants, les co-contractants et les sous-traitants de ladite entreprise ont envahi les bureaux à cause du non-payement de leurs créances détenues par cette entreprise. Ils sont des centaines de travailleurs dont des contractuels qui, après un contrat de 11 années, ont été contraints de partir en 2020, sachant que la loi 90/14 stipule tout à fait le contraire. Les travailleurs ont menacé d’investir les locaux de la direction générale ; alors que les gardiens menacent d’intervenir, même si ces derniers sont dans la même situation que leurs collègues, ‘’à moins qu’eux ne touchent leurs salaires mensuellement, contrairement aux autres’’. Un travailleur dira « Les anciens syndicalistes ne nous représentent plus, nous sommes seuls à lutter devant l’absence d’un interlocuteur ».
Seul le directeur du personnel tente de calmer les esprits en expliquant que l’entreprise a aussi des créances impayées et les pouvoirs publics lui doivent également les montants des projets réalisés à crédit. Le DRH a proposé le payement de deux mensualités que les grévistes refusent au motif que ces derniers désirent un écrit. Le dialogue est rompu et les contestataires demandent les 8 mois de salaires. Comme d’habitude, les grévistes demandent l’intervention du wali d’Annaba, qui demeure le seul responsable en qui ils ont encore confiance, précisent-ils.
Les travailleurs maintiennent la pression et comptent aller au bout de leurs revendications.