Par : A.Ighil
Le 12 octobre prochain, sept cadres et agents de l’Algérienne des eaux (ADE) seront auditionnés par le juge instructeur de la 2ème chambre d’instruction, près le tribunal d’Annaba pour répondre de la disparition de 4.000 compteurs d’eau importés par la société pour une valeur d’1,3 milliard de centimes. Les mis en cause dans cette éclatante affaire sont l’ex-directeur d’unité, un ex-chef de centre, un ex-chef de service commercial, un chef de service technique, un chef de département en retraite et deux magasiniers. Cette tonitruante affaire, qui a nécessité plusieurs années d’enquête par les éléments de la brigade économique de la Sûreté de wilaya d’Annaba, a éclaté en 2015, lorsque la directrice de l’unité d’Annaba de l’époque a déposé plainte à la suite d’un mouvement suspect des compteurs en question. Après leur disparition, les compteurs qui portaient pourtant le sigle de l’ex-société de l’eau et de l’assainissement d’El-Tarf et Annaba (SEATA), étaient retrouvés dans les chantiers de promoteurs immobiliers privés et ont envahi le marché informel, au niveau national et même en Tunisie. Il est vrai que depuis plusieurs années, l’entreprise ADE d’Annaba a été au cœur de plusieurs scandales. Une autre affaire qui a fait couler beaucoup d’encre, c’est celle du détournement de 14 milliards de centimes de la caisse de l’agence de La Ménadia pour lequel deux caissières, les principales accusées, ont écopé de quatre ans de prison ferme alors qu’une dizaine de cadres ont, quant à eux, été condamnés à une année de prison ferme. Cette situation qui prévaut au sein de l’entreprise est la conséquence d’une anarchie de gestion. Les citoyens à Annaba ont souvent pointé les récurrentes perturbations de la distribution de l’eau, sa mauvaise qualité et les réclamations pour des factures arrêtées à des montants abusifs, se comptant par dizaines de milliers de dinars. Ce qui a poussé les abonnés à se plaindre pour amener des releveurs de compteurs pour l’établissement d’une facturation juste et équitable du précieux liquide. Le dernier incident en date qui a failli faire des victimes, c’est l’effondrement d’un mur au quartier du Beau Séjour, à la suite des fuites importantes du château d’eau de La Ménadia. L’ADE Annaba a été longtemps victime de sa composante humaine. « Des agents de sécurité, des chauffeurs se sont vus promus au rang de cadres au sein de l’entreprise », nous dira un responsable toujours en exercice et qui a préféré garder l’anonymat. Une entreprise qui a aussi connu l’instabilité dans sa gestion. Depuis 2015, huit directeurs d’unité ont été consommés, dont certains ont des démêlés avec la justice. L’ADE Annaba est toujours dirigée par un intérimaire pour lequel on reconnait son manque d’expérience dans la gestion. Beaucoup de nos interlocuteurs qui nous ont joints fondent beaucoup d’espoir sur la nomination du nouveau directeur général de l’ADE, Abdenour Ait Mansour, pour mettre de l’ordre dans l’entreprise. Puisque ce dernier a déjà exercé en tant que directeur des ressources en eau de la wilaya d’Annaba.