Par : A.Ighil
Durant toute cette semaine, une dizaine de cadres de l’ADE Annaba étaient convoqués par devant le juge d’instruction, près le tribunal d’Annaba pour répondre de plusieurs affaires de malversations et détournements ayant touché l’entreprise. Les mis en cause de la première affaire concerne l’ex-directeur d’unité ADE Annaba durant la période 2016 à 2019 et ex-DG de la défunte SEATA en 2012 et dissoute le 1er janvier 2015, un ancien secrétaire général du syndicat d’entreprise et un chef de centre, mais aussi un chef de département. L’instruction porte sur les travaux de branchement d’une conduite d’alimentation d’eau potable de la résidence Baha sur un 1 km linéaire en 2017 et qui a été facturé à l’époque à 200 millions de centimes. Ce marché a provoqué la colère des travailleurs qui ont dénoncé des travaux sous facturés et dont l’estimation tourne autour des 700 millions de centimes. Alors que la deuxième affaire qui sera traitée concerne l’opération litigieuse de peinture du centre de production de Mexa, dans la wilaya d’El-Tarf, à la veille de la visite de l’ex-ministre des Ressources en eau, Abdelkader Ouali. Un marché douteux, confié à un parent d’un chef de département qui a été passé de gré à gré sans respect du code des marchés et qui a coûté à l’entreprise plus d’un milliard de centimes. Au cours de la même semaine, six cadres de l’ADE répondront à la convocation du juge d’instruction, près le tribunal d’Annaba sur une autre affaire, cette fois-ci d’un double détournement opéré par une caissière. Une affaire qui a fait grand bruit au sein de l’entreprise. Un rassemblement a même été organisé par les travailleurs pour dénoncer un semblant de sanction infligée par la commission de discipline qui lui a infligé quatre jours de mise à pied. « Une sanction du 1er degré alors que l’auteur de cet acte méritait une sanction de 3ème degré, le licenciement et des poursuites judiciaires » nous a dit un des travailleurs de l’entreprise. Ainsi, cette décision a provoqué un tollé parmi le personnel de l’ADE Annaba. La principale incriminée est une caissière qui serait l’auteure d’un premier détournement de 60.000 DA et cela au niveau de l’agence commerciale ADE Annaba. À la découverte du pot aux roses, au lieu d’être sanctionnée, la mise en cause sera tout simplement mutée vers l’agence d’Oued Forcha. En février 2021, une commission d’audit de la direction générale de l’ADE a révélé un écart négatif au niveau de la caisse de l’agence commerciale d’Oued Forcha estimé à 300.000 DA. Suite au rapport d’audit, la DG de l’ADE a sommé l’unité d’Annaba d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre de la caissière. L’ADE Annaba est une entreprise au cœur de plusieurs scandales qui font l’objet de plusieurs enquêtes qui sont en cours, notamment celle de la disparition de 4.000 compteurs d’eau importés par la société pour de dizaines de millions de dinars et qui portaient le sigle de la SEATA et qui se retrouvaient dans le circuit du marché informe et même en Tunisie. Une autre enquête a été déclenchée en 2019 sur les malversations constatées dans les comptes des œuvres sociales de l’entreprise.