Par : A.Ighil
Six cadres et un agent de l’unité Algérienne des Eaux (ADE) d’Annaba ont été placés sous contrôle judiciaire par le juge d’instruction, près le tribunal d’Annaba, apprend-on d’une source bien informée. Les sept mis en cause dont 3 chefs de centres, trois chefs de services et un agent ont été auditionnés par le procureur de la République, près le tribunal d’Annaba ce lundi dans l’affaire de la plainte déposée par la directrice de l’unité. Ils sont poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpation, dont notamment détournement et abus de confiance. Pour rappel, cette affaire qui a défrayé toutes les chroniques remonte à 2015 suite à une plainte déposée par la directrice de l’unité ADE Annaba de l’époque faisant état de la disparition d’un nombre important de compteurs d’eau importés par la société. Aussitôt, une information judiciaire a été ouverte et l’enquête a été déclenchée par les éléments de la brigade économique et financière relevant de la direction de la Sûreté de la wilaya d’Annaba. Au bout des investigations, les équipements volés qui portaient le sigle de la défunte Société de l’Eau et de l’Assainissement de Tarf et Annaba (SEATA) avaient été trouvés dans de nombreux chantiers de promotions immobilières et dans le circuit de l’informel à travers plusieurs wilayas du pays et même en Tunisie. Le préjudice subi par l’entreprise était estimé à 1,3 milliard de centimes représentant le coût des 4.000 compteurs disparus du magasin de l’ADE. Il est vrai que cette entreprise publique a été éclaboussée par plusieurs scandales liés à des affaires de malversations et détournements qui sont toujours en cours d’instruction. La première concerne une dizaine de cadres et agents, notamment l’ex-directeur de l’unité de l’ADE Annaba de la période entre 2016 et 2019, un ex-DG de l’ex-SEATA, mais aussi un ancien secrétaire général du syndicat de l’entreprise. L’affaire, qui date de 2017, porte sur les travaux d’une conduite d’alimentation en eau potable de la résidence Baha sur 1 km linéaire et qui a été facturée à l’époque à 200 millions de centimes. Ce marché douteux a provoqué la colère des travailleurs qui ont dénoncé des travaux sous facturés et dont l’estimation tourne autour de 700 millions de centimes. Alors qu’une autre affaire qui attend son dénouement est une opération de travaux de peinture jugée litigieuse du centre de production de Mexa dans la wilaya d’El-Tarf et cela à la veille de la visite de l’ex-ministre des Ressources en eau, Abdelkader Ouali. Un marché louche confié à un parent d’un chef de département et qui a été passé de gré à gré sans passer par le code des marchés. Des travaux qui ont coûté à l’entreprise un milliard de centimes. Ainsi, l’ADE Annaba est au cœur de nombreux scandales et plusieurs de ses cadres sont en attente de procès pour répondre de leurs actes délictueux.