Par : A.Ighil
Un nouvel accident de travail a secoué, dans la nuit de mercredi à jeudi, le Laminoir à Chaud (LAC) du complexe Sider El Hadjar, apprend-on auprès de certains sidérurgistes. Les trois travailleurs postés étaient intervenus devant une armoire électrique, portes ouvertes, quand un flash électrique s’est soudain produit causant des brûlures sans gravité à deux des victimes alors que le troisième a été brûlé au second degré, au visage et au bras. Cette dernière victime est, selon notre source, en observation médicale au centre des grands brûlés de l’hôpital Ibn Sina. Cet énième incident dénoterait de la vétusté des équipements, alors que le complexe Sider El Hadjar a bénéficié d’un plan d’investissement qui a mobilisé une enveloppe financière de 720 millions de dollars pour la réhabilitation et la modernisation de l’ensemble des équipements industriels. Malgré cet effort d’investissement de la part des pouvoirs publics, le complexe souffre d’équipements obsolètes, parfois en fin de vie, en dépit de l’optimisme affiché ces derniers jours par le directeur général du complexe Sider El Hadjar, Lotfi Kamel Manaâ, en multipliant les sorties médiatiques afin d’apaiser les esprits. Or, le partenaire social n’est pas de cet avis. Contacté par nos soins, le secrétaire général du syndicat d’entreprise, Azzedine Messaoud a l’intention de monter au créneau, dans les prochains jours et de révéler au grand jour les grandes difficultés qui persistent. En plus d’une trésorerie agonisante, le complexe n’est plus les capacités financières pour alimenter sa principale installation, le HF2 en coke. Un combustible importé en devise forte et de mauvaise qualité, selon les dires de certains sidérurgistes. Une cargaison de 50.000 tonnes couvre à peine 40 jours d’autonomie. Il faudrait savoir que c’est un produit qui a connu une flambée des prix sur le marché mondial en passant de 250 dollars à près de 700 dollars la tonne. En plus de garantir une masse salariale de quelque 660 millions de dinars mensuellement, soit huit milliards/an. Pour Lotfi Kamel Manaâ, le complexe qui emploie 5.818 travailleurs est actuellement en sureffectif.