Entretien réalisé par A.Ighil
Natif d’Annaba, Abdelatif Benilles, âgé de 54 ans, est un cadre de la direction des services agricoles de la wilaya d’El-Tarf. Il est de formation vétérinaire de l’université de Batna. Dès son jeune âge, il a adhéré au scoutisme, un mouvement de jeunesse reposant sur l’apprentissage des valeurs. Ensuite, Benilles fut un membre actif dans des associations de quartier. De par son expérience dans le mouvement associatif, il compte apporter un plus dans une assemblée locale, surtout lorsqu’il s’agit de sa ville natale.
Durant votre passage en tant qu’élu entre 2007 et 2012, vous connaissez donc les rouages de l’APC d’Annaba ?
Durant mon mandat, j’ai acquis une grande expérience des différents aspects de gestion d’une assemblée communale. Je m’intéressais en premier lieu à sa composante humaine mais aussi à l’aspect foncier de la commune, à l’immobilier et au fonctionnement du système de voirie. J’étais curieux et rien ne me laissait indifférent.
Quel état des lieux faites-vous de la ville d’Annaba ?
Malheureusement, Annaba est dans une situation lamentable. La ville a été clochardisée. La gestion urbaine est totalement défaillante. L’insalubrité est le maître mot qui qualifie une cité dénommée « coquette ». Des poubelles partout et des routes défoncées sont le lot quotidien de sa population qui ne reconnaît plus sa ville. À Annaba, les quartiers résidentiels et les quartiers populaires sont logés à la même enseigne. Ils endurent les mêmes difficultés d’hygiène et d’environnement, au moment où les services communaux de la voirie sont absents. Dans le domaine de l’urbanisme, l’anarchie est à son comble. Plusieurs projets de promoteurs privés ont défiguré le paysage de certains quartiers qui faisaient la fierté de la ville au détriment de la voirie avec la bénédiction des autorités locales. L’anarchie règne à Annaba à tous points de vue, ce qui donne une impression d’encombrement de la ville.
Quelles sont les solutions que vous préconisez ?
Annaba a été longtemps marginalisée. Notre premier souhait est que les projets gelés soient relancés. La population à Annaba tient à cœur à la relance du projet du tramway. C’est une métropole à vocation touristique qui mérite ce moyen de transport moderne. Autres projets qui doivent voir le jour, ce sont les parkings à étages qui font grandement défaut. Des structures gérées par la commune et qui peuvent générer des ressources financières à la municipalité. Annaba dispose également d’atouts touristiques indéniables, il suffit d’inviter des investisseurs à contribuer au développement de la ville et à la création de l’emploi. Annaba dispose de biens immobiliers à l’abandon depuis des décennies qui doivent être mis en valeur. Des exemples ne manquent pas, l’hôtel de Nice qui est une concession de l’APC, la pêcherie, le club hippique mais aussi la fameuse boulangerie de la mairie d’Annaba. Autres biens immobiliers mis aux oubliettes, l’ex-Souk El Fellah de Oued Forcha et les marchés de la Ménadia et de l’Elysa, des structures qui peuvent faire l’objet d’investissements au profit de l’APC.
Que prévoit le RND dans son programme pour la promotion des collectivités locales ?
Le Rassemblement national démocratique a opéré un changement radical dans ses structures. Les portes du parti ont été largement ouvertes aux militants intègres et amoureux de leur ville. Les candidats du parti ont été mis en garde contre les fausses promesses. La direction du parti a souvent plaidé pour un changement du système juridique relatif aux collectivités locales dans le but de promouvoir et d’impulser le développement local dans divers domaines.
Je vous laisse le mot de la fin ?
Nous savons que la tâche est rude et les difficultés sont nombreuses. Nous comptons essentiellement sur l’enthousiasme de nos candidats pour redorer le blason terni d’une ville pour qui nous éprouvons un grand amour. Il est grand temps de bannir l’archaïsme de gestion d’une commune qui compte beaucoup pour nous.