Par : Amar Ait Bara
Certains commerçants occasionnels dans la ville d’Annaba saisissent toutes les occasions qui se présentent à eux pour se convertir aux commerces de circonstance, surtout durant les périodes des fêtes religieuses. Ces derniers sont spécialistes dans tous les domaines, notamment les habits durant l’Aïd El Fitr, les bougies et pétards durant la fête du Mouloud Ennabaoui et, bien sûr les moutons durant l’Aïd El Adha. Ces pseudos commerçants de l’illégal se sont transformés durant cette fête en maquignons, en vendant les moutons du sacrifice. Ces derniers squattent tous les espaces verts des quartiers du 13 mai, 8 Mars, à Oued Dhab 1et 2, où des tentes sont dressées comme abris. Ces derniers squattent, à l’aide de matériaux hétéroclites de circonstance, les jardins et les aires de jeu de plusieurs quartiers et cités en les barricadant pour exposer les moutons, mais à quel prix ?
Aucun quartier n’est épargné par ce phénomène de commerce de moutons circonstanciel qui se propage parfois à une vitesse vertigineuse, mais entrant, selon certains, dans l’ambiance de la fête. Par ailleurs, les trottoirs et autres placettes sont squattés par un autre genre de commerçants, à savoir ceux spécialisés dans la vente de foin et de charbon et, plus tard, ce sera au tour des aiguiseurs de couteaux et autres objets de charcuterie de faire leur apparition. Tout le monde trouve son compte, sauf le pauvre citoyen qui est saigné à blanc en attendant des jours meilleurs ; ne pouvant se permettre d’acheter le mouton, ils n’auront que leurs yeux pour pleurer. Pour ce qui est des prix, ils sont exorbitants et hors portée où le mouton du sacrifie arrivera en quatrième main aux citoyens. Cependant, selon certains éleveurs et maquignons, le produit est sujet à la spéculation et son prix de base double pour atterrir chez le consommateur, souvent leurré. Au niveau des souks de Dréan, Berrahal, Ain Berda, El Hadjar, El Gantra, les prix varient et les écarts sont importants, surtout devant l’indisponibilité du mouton. De nombreux citoyens au chômage, suite à la crise économique, ne comptent pas acheter le mouton cette année, car ils ne peuvent pas se le permettre.