L’université1 Hadj Lakhdar a organisé, avant-hier, mardi 25/02/2025, une journée commémorative du glorieux moudjahid El-Hadj Lakhdar à l’auditorium de l’université Batna1, en présence du Dr Benmalek Mohamed, du recteur de l’université, Dif Abdesselem, des autorités locales, associations, enseignants, directeurs, étudiants et autres.
Il y a exactement 71 ans a débuté la guerre d’Algérie. Une guerre contre la puissance coloniale française qui a duré presque 8 années, pour se terminer le 5 juillet 1962 avec l’indépendance du pays. Le déclenchement de la guerre d’indépendance dans les Aurès, en novembre 1954, a eu un retentissement mondial. Ce grand moment d’histoire a été celui des héros des Aurès, Mustafa Benboulaid et Abidi Mohamed-Tahar, dit El-Hadj Lakhdar.
Celui qui sera connu par le surnom de Hadj Lakhdar a vu le jour en 1916, dans la commune de Ouled Chelih, distante de 16 km du chef-lieu de la wilaya. Sa famille était très pauvre, comme la plupart des Chaouias à cette époque. Une misère sans pareille sévissait dans les compagnes algériennes au sortir de la première guerre mondiale. Ce qui a contraint El-Hadj à quitter le pays en 1936, direction la France comme ces milliers d’Algériens partis proposer leurs bras. Il avait peine la vingtaine.
En France, il a rencontré un groupe d’Algériens avec qui il a partagé le même calvaire. Leur compagnie lui a permis, selon des témoins, d’atténuer la dureté de l’exil. En 1939, après quatre années d’absence, El-Hadj rentre au pays. Il avait déjà la conscience nationale dans la peau. Il s’est employé à créer une cellule clandestine d’une vingtaine de personnes.
Ce premier noyau multipliait les réunions de conscientisation. Ils se retrouvaient au domicile de Benchaiba Amar, indique un témoignage. Après trois années d’activités secrètes, c’est-à-dire, en 1941, la cellule établit un premier contact avec le militant Mustapha Benboulaïd, au cours duquel celui-ci leur a présenté un nouveau programme, selon le même témoignage.
Une année plus tard, une autre cellule a été constituée à Ain Touta par Abidi Mohamed Tahar, dit El Hadj Lakhdar. Jusqu’en 1944, Mustapha Benboulaid l’avait chargé, en premier lieu, d’accueillir les militants venus du Nord-Constantinois. Pas seulement, Hadj Lakhdar avait pour mission de réunir des armes avec l’aide de Lakhdar Benkahoua, ainsi que les frères et cousins Benyahia, et autres, bien sûr du village dit Chaabat Ouled-Chelih, connu pour ses 816 martyrs.
La veille du 1er novembre 1954, ces militants se retrouvent avec Mustapha Benbou laid en compagnie d’un groupe important de moudjahidine. C’est alors que Hadj Lakhdar a été désigné comme chef de l’un des groupes. Suivent de nombreux combats dans les Aurès. Hadj Lakhdar gravit les échelons de la hiérarchie militaire pour finir colonel, avant d’être appelé par la direction de l’époque à rejoindre Tunis.
Il est à signaler qu’après l’indépendance, le colonel Hadj Lakhdar a beaucoup œuvré dans les bonnes causes à travers les associations de bienfaisance de toute la wilaya de Batna, sans pour autant oublier ses participations aux projets de grande envergure, tels que le grand complexe Mosquée du 1er novembre, le CHU, l’université qui est nommée à son honneur (portant le nom d’El-Hadj Lakhdar), ainsi que l’implantation d’un aéroport international de Batna. Le colonel Hadj Lakhdar est décédé en 1998.
Par : Benyahia Abdelmadjid