Par : A.Ighil
Hier, pendant plusieurs heures, l’accès névralgique de l’entrée sud de la ville a été paralysé par des amis et proches de harraga disparus en haute mer. N’ayant reçu aucune nouvelle de leurs enfants depuis leur embarquement, dans la nuit de vendredi à Samedi, dans deux embarcations de fortune à bord desquelles se trouvaient 21 personnes, originaires de plusieurs quartiers de la ville pour une tentative d’immigration clandestine vers l’ile italienne de Sardaigne, les proches de harraga ont pris d’assaut le rondpoint de Sidi Brahim pour bloquer la circulation routière et provoqué des désagréments aux nombreux automobilistes.
Le groupe d’individus composé essentiellement d’adolescent ont bloqué l’accès à cette route principale à l’aide de pneus brulés, pour réclamer des pouvoirs publics l’aide nécessaire afin de retrouver leurs amis disparus en haute mer.
Aux environs de quatorze heures, les protestataires se sont dirigés vers la caserne du groupement des garde cotes où ils se sont rassemblés pour passer tout l’après-midi. Un important dispositif sécuritaire a été mis en place par la police afin d’éviter tout débordement ou tentative d’accès à cette structure militaire.
« Nous avons contacté les garde cotes afin qu’ils intensifient les recherches pour retrouver nos proches au nombre de 13. Nous sommes sans nouvelles d’eux depuis vendredi soir », témoigne angoissé, le frère d’un des candidats à l’émigration clandestine. Et d’ajouter « aux premières nouvelles, l’embarcation qui avait à son bord 8 individus de la cité Sidi Achour et plaine Ouest sont arrivés à bon port et certains ont contacté leurs parents ». Au moment où nous nous écrivons ces lignes, l’embarcation en question qui avait à son bord 13 personnes originaires de la cité du 11 décembre 1960 et de la localité de Sidi Amar reste sans nouvelles. En outre, une troisième barque qui a pris le départ de l’une des plages du littoral d’Annaba, aurait été interceptée par la marine tunisienne, croient savoir les protestataires.
En fin de journée, devant le peu d’informations et le manque de canaux de communication, la colère des protestataires est montée d’un cran. Ceux-ci sont revenus au point de départ, à savoir le rondpoint de Sidi Brahim, pour bloquer encore une fois, à la circulation automobile.
Les automobilistes, mais aussi les dizaines de milliers de travailleurs qui sont obligés d’emprunter cet axe routier pour rentrer chez eux ont été les seules victimes collatérales de cette protestation. Le manque de civisme des protestataires a soulevé la colère d’un grand nombre de citoyens. « J’ai dû faire le tour du monde pour pouvoir arriver, très en retard au travail. Et pour rentrer c’était la même chose », témoigne une institutrice habitant au niveau de la cité Oued Kouba et qui enseigne en dehors de la ville.