Par : Amar Ait Bara
Les pouvoirs publics viennent de décider de mettre en place 18 points de vente pour permettre aux citoyens d’acheter leurs moutons dans les meilleures conditions possibles. Cette décision a été prise à l’occasion de l’Aïd El Adha et ces 18 points de vente ont été mis à la disposition des Annabis. Ainsi, chacune des 12 communes que compte la wilaya d’Annaba bénéficiera d’un souk qui sera dégagé par la municipalité à cet effet. Alors que les communes plus grandes pourront bénéficier de 2 points de vente, comme Ain Berda, Berrahal, Chétaibi, El Hadjar, Sidi Amar et El Bouni. Toutes ces communes sont des chefs-lieux de daïra et sont donc importantes en matière de densité de population. En ce début de semaine, ces souks que nous avons visités, tels que celui d’El Gantra, dans la commune de Sidi Amar ou celui d’El Hadjar n’ont attiré que des curieux venus jauger les prix et voir le baromètre. Cependant, les rares citoyens estiment que cette année les prix ont doublé, voire plus et demeurent hors de portée. On croit savoir que de nombreux citoyens ne pourront jamais se permettre d’acheter le mouton si cher et se limiteront à acheter de la viande. En effet, devant les boucheries, des clients qui se sont abstenus d’égorger le mouton à cause de son prix, ont déjà passé leurs commandes. Les maquignons venus d’autres wilayas n’ont pas encore investi les lieux, car leurs prix sont plus abordables. Cependant, certains pères de familles attendent les deux derniers jours pour acheter, juste le temps que ce produit soit disponible en abondance et que les prix baissent. En ce moment, ce sont les spéculateurs qui sévissent et le mouton arrive en troisième et quatrième main au consommateur qui se fait saigner. L’itinéraire que fait le mouton pour atterrir chez le consommateur le fait transiter par plusieurs étapes, du maquignon aux grossistes, puis passe par plusieurs détaillants spéculateurs et au final, c’est le citoyen qui paye les frais. Tout compte fait, en faisant une opération arithmétique, si le gain des spéculateurs sanguinaires, qui constituent toute cette chaine, est de l’ordre de 5.000 dinars, le mouton sera augmenté de 30.000 dinars et ne demeure plus à la portée des bourses limitées. Aussi, si un mouton est cédé par l’éleveur à 40.000 dinars, en transitant par plusieurs revendeurs, il arrivera chez le consommateur au double du prix. Certains citoyens qui connaissent ce créneau porteur préfèrent acheter à la source et, par conséquent, évitent les spéculateurs et c’est du gagnant-gagnant, mais il faudrait se déplacer vers les plaines et les bergeries lointaines. Ces détaillants qui ne sont pas spécialisés dans le domaine de l’élevage font l’affaire en parlant des prix des aliments du bétail. Mais certains Annabis attendent que les éleveurs affluent pour que les prix baissent quand l’offre dépassera la demande. Les services sociaux de certaines entreprises par contre ont signé des conventions avec des vendeurs pour permettre aux travailleurs d’acheter le mouton par facilité, c’est-à-dire par fraction mensuelle. L’Aïd sera chaud cette année et fera saigner les pères de familles aux bourses limitées qui font des acrobaties en achetant à crédit pour satisfaire leurs progénitures.