La faculté des sciences économiques, commerciales et sciences de gestion de l’université Mohamed Seddik Benyahia de Jijel a organisé, ce lundi, un séminaire national sur le rôle des startups dans l’accompagnement de la diversification économique en Algérie et les conditions de sa réussite. Ainsi, la salle de conférences de la bibliothèque centrale du campus de Jijel a réuni des enseignants, chercheurs et doctorants pour suivre les communications programmées ou de participer aux trois ateliers programmés concomitamment avec la session plénière.
Des interventions de haute facture
La première communication a été donnée par Sihem Laïd de l’université de Jijel qui s’est étalée sur les mécanismes de soutien et de financement des startups en présentant les différents dispositifs existants de ces entreprises vouées à l’innovation et la créativité, contrairement aux petites entreprises à vocation liée au bénéfice. Derradji Chaoua, de la même université, a quant à lui planché sur les insuffisances à considérer à propos de l’écosystème des startups en Algérie, décortiquant au passage l’environnement économique national actuel. Il considérera que « les entreprises qui opèrent dans les différents secteurs de l’économie peinent beaucoup pour accroître et se développer. Elles ne pourraient pas jouer facilement le rôle d’accompagnement pour les petites entreprises ou les startups. » Leur situation, ajoutera-t-il « reflète un peu l’hostilité de l’environnement économique national qui ne pourrait être très accueillant pour les dites startups. » Il ne manquera pas de remarquer que les dispositions citées, sont « quasiment d’ordre étatique et public » ou l’initiative privée « y reste insignifiante » alors que la régulation économique, expliquera-t-il « relève du domaine des opérateurs privés. »
Serrour Lamara montera par la suite sur le pupitre pour parler du rôle de la créativité technologique dans la promotion de l’activité des startups en prenant exemple de l’Italie qui comptait, à la fin du premier semestre de 2020, pas moins de 11.496 entités de ce genre qui ont reçu en 2019 un financement de 723 millions d’euros.
Elle citera à ce propos les réussites de start-ups comme Brum-Brum, Talent Garden ou encore Philogen et de conclure que pour bénéficier de l’expérience italienne, il convient de tirer cinq leçons qui se résument à la législation, l’organisation, le soutien et l’accompagnement, un environnement favorable et enfin le financement et la numérisation.
Les recommandations à retenir
On retiendra aussi l’intervention de Djazia Bourourou de l’école supérieure de commerce qui est revenue sur les opportunités et les défis avant de formuler des recommandations pour le développement des startups.
Elle établira une typologie de ces dernières, allant de la technologie à la startup sociale, en passant par l’énergétique, l’agroalimentaire, celle des services et celles en phase d’amorçage ou de croissance. En guise de recommandation, elle citera, elle aussi, un environnement favorable à l’entreprenariat, ajoutant une collaboration entre les secteurs public et privé, l’accroissement du financement, le renforcement de la formation et enfin la promotion de la diversification économique. A remarquer que plusieurs intervenants ont eu à citer le rôle des organismes d’appui comme l’agence nationale du développement de la PME (ANDPME), l’agence nationale de promotion et de développement des parcs technologiques (ANPT), le centre national de la propriété industrielle et de la technologie (CNIPT), le Cyberparc de Sidi Abdellah ou encore l’Algérienne des foires et exportations.
Par : Fodil S.