Dans le cadre d’un partenariat inédit entre le ministère du Tourisme et celui de la Formation professionnelle, un accord a été signé pour améliorer les compétences des artisans algériens. L’objectif : moderniser les savoir-faire traditionnels tout en les adaptant aux exigences des marchés nationaux et internationaux.
Riches de siècles d’histoire, les industries traditionnelles algériennes — poterie, textile, bois ou cuivre — représentent un patrimoine culturel d’une valeur inestimable. Mais au-delà de leur dimension patrimoniale, ces métiers sont désormais perçus comme un levier économique stratégique, capable de générer de l’emploi et de soutenir les petites entreprises locales.
Pour répondre à ces ambitions, des formations ciblées sont proposées aux artisans. Elles couvrent l’amélioration des techniques de production, le marketing, l’emballage et même l’apprentissage de l’anglais. Cette démarche vise à professionnaliser les artisans et à leur permettre de mieux promouvoir leurs créations, notamment à l’export.
La première session, organisée à Alger, a permis de former 200 artisans en dix jours. Le programme prévoit dix participants par wilaya, dans vingt régions du pays. À Skikda, une formation a été organisée au Centre national de formation professionnelle en tourisme de Felfla, pour dix artisans actifs dans les secteurs du tourisme et de l’artisanat. Au menu : développement de produits locaux, packaging, marketing, et cours de langue.
Pour Naji Louat, directeur de la Formation professionnelle de Skikda, ces formations sont essentielles pour renforcer la compétitivité. Zoubir Boukabbach, directeur local du Tourisme, rappelle de son côté que la région regorge de talents, mais que ceux-ci manquent souvent d’outils pour se structurer.
L’initiative est née d’un constat dressé par la ministre du Tourisme, Houria Madahi, lors du Salon international des industries traditionnelles de Milan. Face aux lacunes observées, elle a souhaité professionnaliser davantage les artisans, les qualifiant de véritables “ambassadeurs” de l’Algérie.
Malgré cette dynamique, le secteur reste confronté à des défis majeurs : manque de visibilité numérique, absence de plateformes de vente en ligne et faible structuration. Mais ce programme de formation offre une lueur d’espoir, en conciliant tradition artisanale et économie moderne.
Par : R.C