J’ai connu son grand frère, Hachemi, cadre supérieur (décédé, hélas, encore assez jeune) du ministère du Travail et des Affaires sociales durant les années 70-début 80 (côtoyant, entre autres, Mohamed Saïd Maazouzi, le docteur Amir, Ahmed Akkache, Mohamed-Salah Mentouri, Ali Zamoum… ce qui n’est pas peu).
Je l’ai connu étudiant en Journalisme, à l’Ispi (en compagnie d’une bande de jeunes bacheliers aux dents longues et aux idées bien arrêtées, ce qui étaient des critères importants pour réussir dans le métier : Oulebsir Smail, « Jimmy », Aiouaz, Yazid, Lyes, Amrani,… la promo 79-83) alors que j’y enseignais (cours et Td) l’Économie de l’Information… une matière pour l’époque, étatiste et mortellement socialiste, tous les organes de presse étant propriété publique et largement subventionnés, qui ne manquait pas d ’étonner.
Lui, c’est Ouzir Lamri, le «staïfi», fou de foot («on» dit qu’il a même été, un temps, certainement pour dépanner, entraîneur d’un grand club sétifien) décédé tout récemment, vendredi 20 octobre, à l’âge de 65 ans à peine, des suites d’une maladie contre laquelle il avait lutté quelques années, sans pour autant se décourager.
Lui, c’est l’étudiant brillant et pugnace que j’allais retrouver, cadre supérieur, au début des années 90, à la présidence de la République, alors que j’étais chargé par le président Liamine Zeroual de la deirection de l’Information.
Durant cinq années, dans une atmosphère fraternelle et conviviale, et avec une équipe très engagée (Ouali, Abdelatif, Azzedine A., Mmes Daoudi et Essemiani, les caméramen Bouguena et Aouatia et Boualem le photographe… ainsi que Maâchou Blidi et Ramdane Djazaïri… et bien d’autres) ayant la confiance totale de la hiérarchie, la tâche a été menée à bien avec très peu de couacs. Il est vrai qu’en ce temps-là, la présence meurtrière du terrorisme islamiste qui ciblait tout particulièrement la famille du journalisme et de la communication (110 victimes au total entre 1993 et 1997) poussait à une disponibilité, à une cohésion et à une solidarité sans faille, dans des conditions de vie matérielles extrêmement difficiles et stressantes.
Après ses études, Lamri était déjà passé par la pratique du journalisme de terrain, mais cela ne l’avait pas contenté, choisissant donc la communication institutionnelle. Il y était devenu une figure incontournable tant pour ses connaissances et ses liens avec le milieu de la presse qu’en matière de réflexion et de propositions quand il s’agissait d’élaborer des analyses de presse et de situations, ainsi que des stratégies informatives. «Staïfi» tant dans le langage courant que dans certains comportements, c’est-à-dire entier, maîtrisant parfaitement l’arabe et le français, il était, en réalité un «homme-carrefour» et un ‘’Bouillon de culture’’ sans frontières.
Et, cela a duré plusieurs années après mon départ.
Son décès laisse, aujourd’hui, un grand vide auprès de sa famille mais aussi de toute la profession de la presse et de la communication… une corporation qu’il n’a jamais quittée, même après sa retraite. Paix à son âme.
Par : Belkacem Ahcene-Djaballah