Par : Hamid Daoui
Depuis quelques semaines, les ménages ont été subitement surpris par l’augmentation du tarif de la baguette de pain ! Ainsi, le prix fixé par la règlementation à 8,50 DA la baguette a été augmenté unilatéralement à 15DA l’unité. Alors qu’il est déjà vendu au-dessus du tarif règlementé, soit à 10DA l’unité, prétextant l’absence de la petite monnaie, disparue de nos jours de la circulation sous les coups de la dévaluation du dinar algérien.
Cette hausse illégale est venue grever davantage les maigres budgets des ménages des classes populaires, déjà laminés par l’érosion de leur pouvoir d’achat qui se poursuit dans sa chute avec la flambée des prix de tous les produits de large consommation.
Sachant que le tarif du pain, au même titre que celui du sachet de lait, est fixé par décret et est de surcroit, subventionné par l’Etat qui détient seul, la prérogative de leurs variations à la hausse. Cette dernière se trouve depuis longtemps contournée par diverses astuces d’augmentation sous des prétextes de « pain amélioré », qui ne se répercute nullement dans la qualité comme l’atteste la grande quantité jetée dans les poubelles.
Néanmoins, les consommateurs sont sommés d’acheter sous le diktat des boulangers « à prendre ou à laisser », pour satisfaire les besoins de leurs familles en cette denrée de base dans les plats de l’écrasante majorité des citoyens.
Par ailleurs, les grandes quantités de baguettes jetées constituent un prétexte pour des augmentations dans un semblant de pseudo « consentement moral » qui ne tient pas compte du fond du problème, lié à la qualité et encore moins aux bourses des couches populaires les plus appauvries dans cette crise sociale inscrite dans la durée.
C’est dans ce contexte précis que le syndicat des boulangers de la wilaya de Constantine a saisi l’aubaine pour menacer de recourir à une grève générale à partir du 20 octobre 2021 !
Dès lors, les classes populaires sont prises entre les tenailles des cascades de hausses de prix et du chantage des boulangeries qui exercent leur dictat, en dépit des marges bénéficiaires exorbitantes.
Ce qui a fait que les ménages se bousculent chaque jour vers la coopérative des céréales et légumes secs (CCLS) afin d’économiser quelques sous comme cela est constaté dans les spectacles désolants devant le dépôt de vente à El-Khroub et ailleurs qui rappellent un passé sombre et des lendemains incertains !
Et pourtant, les possibilités existent pour réhabiliter le tissu industriel bradé et déstructuré par les politiques néolibérales adossées à la rente distribuée aux force de l’argent sale au détriment d’une voie de développement économique et sociale progressiste. L’on s’interroge, à cet effet, sur la réhabilitation de la boulangerie industrielle de Hamma Bouziane comme issue à cette crise exceptionnelle afin de satisfaire la forte demande de consommation et une régulation du marché de tous les produits céréaliers et autres, maraichers , fruits et légumes, viandes, huiles de table et même du cuir et textile…etc.