L’usine Fertial de production des fertilisants vit, ces derniers jours, une situation étrange pour l’entreprise. Connue pour être dans le peloton de tête des entreprises productrices d’ammoniac, elle se retrouve aujourd’hui avec 18.000 tonnes d’ammoniac stockées dans les bacs de l’unité, en arrêt depuis une dizaine de jours et dont la capacité de stockage est estimée à 20.000 tonnes. Les raisons de l’arrêt, selon la direction, seraient dues à une saturation, une première fois, puis elle invoque des raisons de maintenance. Une unité qui produit en temps normal 1.000 tonnes / jour et, vu la vétusté des équipements, la production actuelle est estimée à 600 tonnes/ jour. Selon certaines sources, la base industrielle d’Arzew risque de connaître le même sort.
Cette importante quantité d’ammoniac stockée pourrait avoir un impact négatif sur l’environnement où des concentrations élevées peuvent s’enflammer et poser un risque important d’explosion. Particulièrement dans un espace clos, il peut se décomposer à hautes températures et former de l’hydrogène gazeux hautement inflammable et très toxique.
Cette situation préjudiciable à plus d’un titre a fait réagir le député d’Annaba du front El Moustakbel, Réda Amrane, qui a exposé au sein de l’hémicycle de l’APN la situation critique de l’entreprise Fertial. L’inquiétude est également du côté du partenaire social qui a alerté, jeudi dernier, par le biais d’un communiqué, dont nous détenons une copie, la direction générale de l’entreprise Fertial, l’invitant à la table de négociations pour trouver, en concertation, des solutions à la situation désastreuse de l’entreprise comme l’exige la loi 90/11.
Mais l’appel du syndicat est resté sans suite d’autant plus que le DG, en la personne de Stéphane Dieudé, brille par son absence et cela depuis deux ans. Devant ce statu quo, nous avons voulu prendre attache avec le PDG du groupe Asmidal, société-mère, Mohamed Tahar Heouaine, pour nous éclairer sur la situation de l’entreprise Fertial, mais sans succès. Alors que l’inquiétude est grande parmi les travailleurs des deux bases industrielles de Annaba et Arzew sur l’énorme préjudice financier que subit l’entreprise au moment où les prix de l’ammoniac connaissent une envolée, fixés à plus de 1.000 dollars la tonne, certains spécialistes craignent même la pénurie.
Par : A.Ighil