Par : Adam S
En plus de ses belles plages, la célèbre corniche jijelienne renferme des sites naturels, attirant chaque année des milliers d’estivants convergeant par cohortes interposées pour profiter de leur beauté tout au long de la période estivale. Sauf que l’exploitation de certains de ces sites risque de porter préjudice à l’environnement et aux écosystèmes de la région. Ce risque n’a pas laissé indifférent un scientifique de l’université de Jijel, Fares Kessassera, en l’occurrence, qui anime depuis plusieurs années un cercle de réflexion baptisé « Les lundis de l’environnement » au sein même de cette université. Docteur en hydrologie, cet enseignant universitaire, qui fait de la protection de l’environnement et des écosystèmes locaux son combat, s’est élevé contre le squat du cours d’eau des grottes merveilleuses, à Dar El Oued, à quelques kilomètres, à l’Est de Ziama Mansouriah, à l’Ouest de Jijel, transformé, à l’occasion de l’afflux massif des estivants, en un lieu de restauration. Sur sa page « Les Lundis de l’environnement », il attire l’attention sur l’atteinte à la biodiversité aquatique que subit ce cours d’eau. « Toute la biodiversité aquatique (faune, flore, sédiments et eau) est piétinée », dénonce-t-il dans son écrit. Pour lui, c’est l’usage abusif de ce cours d’eau qui met en péril ce milieu naturel. Il s’élève également sur le fait que ce cours d’eau risque l’asphyxie dans sa partie avale qui représente, souligne-t-il, le grenier nutritionnel de l’écosystème marin en lui apportant nutriments et oxygène. Il convient de signaler que la sortie de ce scientifique fait suite à ces scènes filmées et retransmises par des télévisions privées ou diffusées sur des pages facebook locales, faisant l’éloge d’un restaurateur squattant le cours d’eau de Dar El Oued. Des tables et des chaises en plastique sont, en effet, installées dans cette rivière, pour recevoir et servir des clients, les pieds trempés dans l’eau. Ce spectacle de fumée et de brochettes a fait réagir ce scientifique, qui dénonce « l’intrusion de journalistes pour filmer ces scènes d’un restaurateur fier de son business », regrettant au passage que « l’appel de la biodiversité est comme parler chinois dans ce patelin paradisiaque ».