Pour combattre le transport illégal de passagers, les Forces de sécurité ont intensifié leurs actions pour lutter contre diverses pratiques néfastes sur les routes. Durant la période allant du 1er au 28 mai 2024, les services sécuritaires ont renforcé leur présence policière afin de réprimer cette pratique.
Au cours de cette période, 195 délits liés au transport de passagers sans autorisation ont été enregistrés, avec la prise de toutes les mesures légales nécessaires. Cette activité illicite représente un risque sérieux pour la sécurité publique et la stabilité routière, incitant ainsi les autorités à agir de manière proactive. Mais alors, cette offensive suffira-t-elle vraiment à stopper les taxis-fraudeurs qui sévissent dans la région ?
Défis persistants malgré les chiffres
Il est indéniable que la présence de quelque 4.000 taxis en service à Annaba offre, en apparence, une ample disponibilité de transport. Cependant, ces chiffres ne reflètent pas nécessairement une réponse adéquate aux besoins réels des usagers. En réalité, une série de problématiques subsistent malgré cette apparente abondance de taxis.
Tout d’abord, il est fréquent de constater des refus de certains taxis de desservir des destinations éloignées, leur réticence à travailler pendant les heures de pointe, et leur refus de circuler dans des zones en travaux. Cette pratique contribue à la frustration des usagers, les poussant à chercher des alternatives plus fiables. Ces refus de course sont souvent mal perçus par les citoyens, qui se sentent lésés dans leur droit à un service de transport accessible et équitable.
Le manque de professionnalisme et de courtoisie de certains chauffeurs de taxi est, en plus, une préoccupation croissante. Des comportements, tels que des tarifs exorbitants, voire même des situations conflictuelles avec les clients, sont autant de facteurs qui entachent l’image du service de taxi réglementaire. Ces pratiques, peu scrupuleuses, contribuent à une perte de confiance des usagers envers les taxis légaux.
En outre, la qualité globale du service laisse souvent à désirer. Les véhicules mal entretenus, l’absence de climatisation en été, et les retards fréquents sont autant de motifs de mécontentement pour les usagers, les incitants à explorer d’autres options de transport. Ces problèmes de qualité de service rendent les taxis moins attrayants pour les citoyens, qui se tournent alors vers des solutions alternatives plus modernes et efficaces, telles que les applications de transport comme Yassir, Heetch et InDrive.
Face à ces défis persistants, il est légitime de se demander si l’opération policière récente sera réellement efficace pour mettre un terme aux pratiques frauduleuses des taxis clandestins dans la région. Ces défis structurels et comportementaux nécessitent une approche globale et des réformes profondes pour améliorer significativement l’expérience des usagers et restaurer la confiance dans le secteur du transport à Annaba.
Par : Mahdi AMA