Par : Adam S
Des assurés sociaux sont de plus en plus surpris par le placement de leur carte Chiffa sur la liste noire du logiciel de remboursement des médicaments dans les officines pharmaceutiques, les privant de tout remboursement de leurs prescriptions médicamenteuses jusqu’à ce qu’elle soit débloquée. Et de quelle manière, quand ces infortunés assurés découvrent le pot aux roses de ce que d’aucuns considèrent comme un abus. Et pour cause, ils sont invités, ni plus ni moins qu’à rembourser l’argent des médicaments servis chez leur pharmacien sans aucune transgression de la loi. C’est le cas surtout de l’Oroken, une céphalosporine de troisième génération, largement prescrite lors de la dernière vague de la covid-19, selon un protocole thérapeutique recommandée par les instances sanitaires du pays et de l’OMS. Le comble dans cette histoire est que certains assurés sont rappelés pour le paiement de certains produits qui leur ont été prescrits et remboursés en 2019, soit bien avant la période de la covid-19. Si l’assuré social, cotisant à ces caisses, est dans son droit de s’interroger sur ces décisions jugées abusives, des médecins conseils au sein de la CNAS et de la CASNOS tentent de justifier le placement de la carte Chiffa par les abus constatés dans le remboursement des médicaments en question. Pour l’Oroken, et alors qu’il a été recommandé pour le traitement de la covid-19, ces organismes d’assurance sociale reviennent à la charge à la fin de cette pandémie, sommant leurs assurés à rembourser l’argent de ce produit, exclusivement réservé, selon les conditions imposées, aux infections urinaires et dont le remboursement est conditionné par un examen cytobactériologique des urines (ECBU). Pourtant, cette condition aurait pu être notifiée dans le logiciel de remboursement des médicaments dans les officines pharmaceutiques comme c’est le cas pour d’autres produits dont le remboursement est conditionné par le contrôle médial à priori du médecin conseil. Toutefois, si ce médicament a été prescrit et remboursé dans le cadre de la lutte contre cette pandémie ravageuse, pourquoi le faire payer à des assurés qui ont été accablés par d’autres dépenses durant cette même période ? On se rappelle que ces mêmes assurés qui ont été contaminés par ce virus ont fait face à des frais de soins et des prescriptions dont certains n’ont guère été remboursés, à l’image de certains examens radiologiques et biologiques. Autant dire qu’au-delà du cas de l’Oroken, d’autres produits ont fait l’objet de la même décision de les faire payer aux assurés sociaux bénéficiant du système du tiers payant, de surcroît, atteints de lourdes maladies chroniques, sous prétexte d’une lutte contre les prescriptions abusives. Certains assurés malades et alités ont été invités à rembourser l’argent des médicaments qui leur ont été délivrés par leur pharmacien et dont la prescription remonte à plusieurs mois, voire à deux ou trois années. Une décision pénalisante à plus d’un égard pendant que l’assuré social, notamment le bénéficiaire du tiers payant, voit de plus en plus des médicaments éliminés de la liste des produits pris en charge par la CNAS et la CASNOS. Et dire que ces mêmes organismes continuent de maintenir des frais de remboursement dérisoires et insignifiants pour des actes de soins dont la codification n’a pas été révisée depuis de longues années, en dépit de la hausse des dépenses de santé de leurs assurés.