Par : Adam S
Après une saison estivale des plus mouvementées, c’est au tour des statistiques d’avancer un nombre record, soit près de 20 millions d’estivants qui ont afflué sur les côtes de la wilaya de Jijel. Dans son intervention à l’APW, jeudi dernier, le directeur du tourisme et de l’artisanat a annoncé le chiffre de 19,7 millions d’estivants, et non des moindres, recensés durant cette édition estivale. Si ce chiffre prête à équivoque pour certains, sinon contesté par d’autres, eu égard aux capacités touristiques encore limitées de la wilaya de Jijel pour accueillir autant de personnes durant une si courte période, il n’en reste pas moins que les côtes de la célèbre corniche ont connu un véritable raz-de-marée estival. La ruée enregistrée a atteint son apogée dès la fin du mois de juillet pour virer en une déferlante humaine sur les 32 plages autorisées à la baignade. Toutefois, la saison estivale à Jijel ne s’est pas limitée à ce chiffre. Elle a été tout, sauf une saison touristique. D’ailleurs, beaucoup a été dit sur cette saison, qui a été exceptionnelle à tout point de vue. Exceptionnelle parce qu’elle a plongé les villes et les villages côtiers dans un tumulte qui a rompu leur quiétude habituelle, qui s’étale sur tout le reste des mois de l’année. Durant près de deux mois, c’est plutôt le désordre qui a été au rendez-vous. Toutes les communes côtières ont été plongées dans une agitation désordonnée qui s’est poursuivie jusqu’au départ des derniers estivants au début du mois de septembre. Ce désordre estival avec son lot d’embouteillage, de squat des plages, de manque d’hygiène, de tension sur certaines denrées alimentaires et les stations de Sirghaz, ou encore le manque de transport et des infrastructures d’accueil, n’a pas été pour arranger la gestion d’une telle anarchie estivale. C’est d’ailleurs ce qui a été soulevé dans un rapport d’évaluation de la saison estivale présenté à l’APW. Ce rapport n’a pas manqué de soulever de multiples carences, à commencer par le squat des plages par des individus, qui ont trouvé toute la latitude d’exploiter les zones de baignade à leur guise, exposant chaises, tables et parasols au détriment de la quiétude des estivants. Les remarques soulevées ne s’arrêtent pas à cette occupation illégale des plages, mais énumèrent le manque de certaines infrastructures, notamment les sanitaires, en plus des prestations fournies, qui sont loin de satisfaire les estivants, selon ce qui a été rapporté. Au nombre de 31, les hôtels n’ont pas été suffisants pour accueillir ce grand nombre d’estivants, poussant les rédacteurs de ce rapport à inciter à l’investissement dans le secteur hôtelier, notamment par le biais de la concrétisation des zones d’expansion touristiques (ZET). C’est le cas aussi pour les campings, jugés insuffisants et dont l’état de certains de ces infrastructures laisse à désirer. La formule du logement chez l’habitant a été le fait le plus saillant durant cette saison de par ce grand nombre d’estivants qui ont opté pour la location des maisons. Cette formule reste encore à réglementer de par la concurrence déloyale qu’elle impose aux opérateurs agréés, en plus qu’elle ne génère aucun dividende à la trésorerie communale, selon les remarques soulevées. D’autres défaillances ont été énumérées dans ce rapport, qui épingle une saison estivale qui n’a été qu’un remake des éditions passées, avec cependant un rush estival plus impressionnant.