Par : Adam S
Alors que la saison estivale bat son plein à Jijel avec son lot d’encombrement des routes et d’une grande affluence sur les plages, la polémique enfle sur la qualité du service offert aux estivants qui ont choisi de passer leur vacances dans cette wilaya. Considérée comme l’une des meilleures destinations touristiques à l’échelle nationale, Jijel offre, en effet, ce qu’il y a de plus beau pour attirer les vacanciers. Ces derniers affluent des quatre coins du pays pour un séjour balnéaire sur les côtes de la célèbre corniche, mais aussi dans d’autres plages moins connues, à Lemzayer, Beni belaid ou encore à Oued Zhor, l’un des derniers rivages ouvert à l’activité estivale. Toutefois et, en dépit des atouts naturels indéniables qu’offrent ces belles plages tout au long d’un littoral s’étendant sur 120 km de côtes, l’œuvre de l’homme reste insignifiante pour doter ces rivages d’infrastructures dignes de leur réputation. Tout au long des côtes jijelienne, c’est quasiment le néant qui meuble un paysage paradisiaque. Les sites d’accueil et de camping des estivants se comptent sur le bout des doigts et rien ne semble évoluer pour doter la corniche d’hôtels et de sites touristiques de qualité. Les zones d’expansion touristique (ZET) sont encore à l’état de gestation et rien n’augure qu’elles verront le jour dans un proche avenir. À cela s’ajoute un certain amateurisme dans la gestion du circuit touristique, livré à l’improvisation et à des intervenants qui ne font que profiter d’une manière informelle de ses dividendes. Sur les plages, on continue à se plaindre de l’occupation des espaces par des squatteurs, imposant leur dictat aux estivants. Les accès aux zones de baignades sont tenus par des personnes imposant le paiement d’un droit de stationnement dans des espaces souillés par les rejets des déchets des estivants. La qualité du service offert laisse à désirer dans des plages où des enfants se crament dans leur incessant va et vient pour proposer des sandwichs ou des beignets aux baigneurs. Le tourisme sans service, comme l’a si bien qualifié un responsable local à Jijel, est plus que jamais à l’ordre du jour pour faire de la saison estivale un événement géré d’une manière informelle. En dépit des préparatifs de cette saison et de la présence des services de sécurité, déployés en grand nombre sur le terrain pour assurer un bon déroulement de cet événement, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité du service sur les plages. L’hygiène reste un facteur primordial dans la quête d’un tourisme de qualité qui fait encore défaut tout au long d’un littoral pourtant investi par des milliers d’estivants. Ces derniers choisissent souvent la formule du logement chez l’habitant comme formule d’hébergement touristique pour passer leurs vacances à Jijel. Et là aussi, c’est l’informel qui régule cette activité échappant à tout contrôle en dépit de la Circulaire Interministérielle n°01 du 16 Juin 2012 relative au logement chez l’habitant « comme formule d’hébergement touristique », promulguée pour pallier le déficit en infrastructures d’accueil des estivants. Par ailleurs, la visite du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, entamée, ce lundi, à Jijel, se présente comme une opportunité pour relancer ce secteur pouvant jouer un rôle prépondérant dans la dynamisation de l’activité économique locale. En 2020, lors d’une visite à Jijel, l’ex-ministre du Tourisme, de l’Artisanat et du Travail familial, a promis de se saisir du dossier touristique dans cette wilaya. Une promesse restée sans suite, alors que ce segment ne contribue que d’une manière informelle et quasi-insignifiante à la création de postes d’emploi, comparativement aux autres secteurs.