La chambre d’accusation près la Cour d’Alger a décidé, hier, de confirmer l’ordonnance de placement en détention provisoire de Mohamed Amine Belghit, émise par le juge d’instruction près le tribunal de Dar El Beïda, a affirmé son collectif de défense.
Ces derniers, et après avoir fait appel de cette décision du tribunal, ont plaidé pour la libération de leur client, incarcéré depuis le 2 mai dernier, en proposant sa mise sous contrôle judiciaire et en présentant toutes les garanties nécessaires.
Le professeur d’histoire est poursuivi dans cette affaire pour des déclarations qu’il avait faites à une chaîne de télévision émiratie et qui ont été jugées attentatoires à l’amazighité, l’un des fondements de la nation.
Des déclarations, avait affirmé le parquet dans un communiqué, qui « constituaient une violation des principes fondamentaux qui régissent la société algérienne, consacrés par la Constitution, une atteinte à un élément essentiel de l’identité nationale, ainsi qu’une atteinte flagrante à l’unité nationale, aux symboles et aux constantes de la nation ».
Belghit est donc poursuivi pour les chefs d’accusation de « crime d’atteinte à l’unité nationale par un acte ciblant l’unité nationale aux fins de porter atteinte aux symboles de la Nation et de la République », et les délits « d’atteinte à l’intégrité de l’unité nationale », et « diffusion de discours de haine et de discrimination via les technologies de l’information et de la communication ».
Une affaire qui avait été largement commenté par les formations politiques, puisque le PT, le FFS et le MSP ont dénoncé les propos de l’historien, alors que El Bina a réclamé sa libération.
Réagissant à l’Assemblée populaire nationale (APN), à l’intervention d’un député du MSP qui a critiqué le commentaire de la télévision publique au sujet de Belghit, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaa, a affirmé, mardi, que « les médias relèvent d’un cadre réglementé », ceci en renvoyant le député au communiqué du procureur de la République et en soulignant que l’affaire est entre les mains de la justice.
Ce qui implique, selon lui, qu’il n’est pas approprié d’en discuter de manière pouvant influencer le déroulement de la procédure ou le juge en charge du dossier.
Par : Elyas Abdelbaki