Par : M.Lilia
La direction du Centre hospitalo universitaire Ibn Rochd a annoncé, hier, la fin des travaux de réhabilitation qui ont concerné le service des urgences médicales ainsi que celui de gynécologie et obstétrique. Ces travaux de rénovations qui ont été menés en un temps record font écho au récent limogeage de l’ancien directeur général du CHU, M. Mohamed Nacer. L’homme avait été démis de ses fonctions au lendemain de la publication, sur les réseaux sociaux, d’une vidéo montrant l’état lamentable dans lequel se trouvait le CHU lors d’une visite effectuée par le P/APW d’Annaba et plusieurs parlementaires. Partant de là, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Benbouzid, a ordonné la réhabilitation des lieux dans les plus bref délais, lançant aux responsables du secteur de la Santé à Annaba un ultimatum de 15 jours pour améliorer les conditions de prise en charge des malades. Nous avons tenté de prendre langue avec M. Derradji, le directeur général par intérim du CHU qui n’a pas souhaité s’exprimer sur le budget consacré à cette opération, ni aux délais exacts de sa réalisation. Plusieurs questions sont à soulever suite à cette rénovation qui est de loin la plus importante ayant touché le CHU d’Annaba ces dernières années. L’absence d’entretien et de rénovation qui touche les structures du secteur de la Santé d’Annaba ne date pas d’hier. Cependant, le manque de moyens dont se plaignaient les responsables était-il dû à des responsables trop “chiches” ou à un quelconque détournement ? De son côté, le ministère de la Santé a, de tout temps, eu des discours contradictoires avec la réalité du terrain, mais également avec les discours de ses propres responsables locaux. Les trois derniers ministres de la Santé ont en effet tous mis en avant les gros moyens accordés à ces infrastructures à travers le pays, n’hésitant pas à sortir la sempiternelle phrase que ” L’Algérie est le seul pays où tout le monde peut se soigner gratuitement.” et, sur la base de ces éléments, il est légitime de se demander si le ministère est aujourd’hui en train de colmater les brèches les plus apparentes, car le CHU d’Annaba est arrivé à un point de non-retour, ou bien si cette démarche s’inscrit dans la volonté d’une réforme profonde. La visite de M. Benbouzid et d’une délégation d’inspection devrait nous apporter plus de réponses quant à cette rénovation éclair. Celle-ci a été programmée pour la première semaine de juillet et englobe de nombreux points de visite. Les deux évènements principaux de cette visite ministérielle sont, sans surprise, “l’inauguration ” des urgences médico-chirurgicales d’El Bouni et l’inspection du CHU Ibn Rochd, qui est surtout au centre de l’intérêt pour ses aspects négatifs ces derniers mois. Nous avons toutefois appris que l’opération de réhabilitation en question englobe une importante commande de matériel hospitalier, en plus des travaux de rénovations qui ont touché les structures du service, deux blocs opératoires équipés ont été installés au niveau du service de gynécologie-obstétrique. La salle d’accouchement a été entièrement rééquipée au même titre que la maternité où les femmes étaient entassées dans des conditions insalubres. Rappelons que lors de la visite du P/APW au CHU, les blocs opératoires étaient déserts et transformés en placards de rangement. Les urgences médicales ont également bénéficié de travaux de réhabilitation des structures et d’une remise à niveau du matériel. Cependant, l’investissement reste minime en comparaison avec le service de gynécologie qui a dû être rénové de fond en comble.