La bibliothèque de l’Institut national spécialisé de formation professionnelle, Chabouni Idris, de Jijel, a abrité le mercredi dernier une journée de formation au profit des stagiaires en formation de techniciens supérieurs en environnement poursuivant leurs études dans cet établissement. Organisée dans le cadre de la célébration, chaque 15 avril, de la SPAMI Day 2023 ou journée des ASPIM (Aires spécialement protégées d’importance méditerranéenne), instituée dans le cadre du Plan d’action pour la méditerranée du programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE/PAM).
Pour marquer cette célébration à travers cette journée de formation, plusieurs acteurs se sont associés pour la circonstance comme l’association « Écologie sans frontière », le Parc national de Taza et le Commissariat national du littoral. À cette occasion, l’experte Radia Cheniti a présenté la notion d’aire marine côtière et la convention de Barcelone pour la protection de la méditerranée contre la pollution (1976), à laquelle a adhéré l’Algérie le 26 janvier 1980 avant de ratifier le 28 avril 2004, les amendements adoptés le 10 juin 1995.
Le président de l’association « ESF », Nadjib Benayad, nous dira que nous visons « le renforcement des capacités des futurs techniciens supérieurs en environnement en matière d’aires marines côtières protégées», mais aussi pour parler « du rôle des associations dans la cogestion et la participation des organisations de la société civile », avant de préciser que la mer méditerranée compte actuellement 39 ASPIM dont deux se trouvent en Algérie. Il s’agit des îles Habibas (wilaya d’Oran) et le banc des Kabyles (Jijel).
Ce dernier site qui a intégré la liste en 2005, faut-il le rappeler, et qui a été intégré dans l’AMP de Taza, s’étend sur une superficie de 600 hectares et se présente sous la forme d’une montagne sous-marine avec une profondeur allant de 7 m à 500 m, avec des paliers, notamment à 20 m et 40 m. D’où le cri de certaines voix qui appellent à la protection de cette « nurserie » du braconnage en bouteilles, facilité par la disponibilité de GPS bon marché, qui est jugée essentielle pour donner un réel sens à l’AMP en gestation.
Le banc des Kabyles est situé à quelque 3,4 milles nautiques de la côte la plus proche et à 6,65 milles au Nord-ouest de Jijel. Pour sa part, Abed Labiod, cadre au Parc national de Taza, a, quant à lui, présenté l’AMP de Taza, son utilité et les avantages, notamment pour les populations adjacentes et le site ASPIM du banc des Kabyles ainsi que des activités liées au dossier de classement de AMP.
M. Labiod nous dira qu’après l’arrêté du wali relatif à l’AMP de Taza, le dossier complet a été déposé au niveau du ministère de tutelle, et il ne reste plus maintenant que la publication du décret de création. Cette journée a été aussi une occasion pour exposer sur de grandes affiches la flore et la faune de la région, notamment les oiseaux, les espèces marines ainsi que les îles de la wilaya. Pour être éligible à l’inscription sur la liste des ASPIM, une aire doit répondre à au moins un des critères généraux fixés à l’article 8 du Protocole.
On citera l’unicité avec des écosystèmes rares ou uniques et des espèces endémiques, la représentativité naturelle (processus écologiques, ou des types de communautés ou d’habitat…), la diversité, le caractère naturel (degré limité de dégradation et de perturbations résultant d’activités humaines). Outre l’intérêt scientifique, éducatif ou esthétique, l’inscription est favorisée par l’existence de menaces susceptibles de porter atteinte à la valeur écologique, biologique, esthétique ou culturelle de l’aire.
Par : Fodil S.