Dans une wilaya où les attentes citoyennes s’intensifient face à la lenteur de concrétisation des projets structurants, la ville de Biskra demeure confrontée à une série de retards notables qui suscitent de vives interrogations. Malgré une volonté affichée des pouvoirs publics d’impulser une dynamique de développement équilibrée, plusieurs chantiers essentiels peinent à atteindre les objectifs fixés.
Parmi les projets les plus attendus figure la réhabilitation du réseau d’assainissement urbain, engagée dans le cadre d’une première phase censée toucher plusieurs artères stratégiques de la capitale des Ziban. Toutefois, il est constaté que ces travaux avancent à un rythme lent, en totale contradiction avec les délais annoncés. Ce retard prolongé est particulièrement perceptible sur l’avenue Hakim Saâdane, le rond-point du musée colonel Mohamed Chaabani et le boulevard du 1er Novembre, deux axes névralgiques de la ville, dont les usagers expriment leur ras-le-bol face à la persistance de chantiers ouverts, au sol défoncé, et à une circulation entravée. Les nuisances engendrées par ces lenteurs impactent directement la mobilité urbaine, l’activité commerciale, mais aussi la qualité du cadre de vie.
L’alimentation en eau potable est aussi décriée dans plusieurs quartiers de la ville. Les perturbations répétées de l’AEP entretiennent un climat de frustration généralisée, notamment au vieux Biskra, à la cité Amouri, au quartier Lebcheche ou encore Star Ben M’louk. Les annonces portant sur la réalisation de nouveaux forages, le renforcement des capacités de stockage ou la modernisation des réseaux n’ont, jusqu’à présent, produit aucun effet tangible sur terrain. Les habitants réclament des mesures concrètes, un calendrier d’intervention crédible et surtout, une transparence totale.
Les infrastructures commerciales (marchés couvert et hebdomadaire du mercredi) ne sont pas en reste. Longtemps annoncés comme des projets structurants pour le commerce local, ces deux équipements sont toujours en attente de livraison, alors même que leur réalisation est quasi achevée. Le manque de communication sur les raisons précises de ces retards alimente le scepticisme. Les commerçants, impatients, s’interrogent sur le sort de ces espaces censés réguler l’activité informelle, offrir des conditions de travail décentes et améliorer le service rendu au citoyen.
De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’absence de coordination entre les différents acteurs impliqués, à savoir : directions techniques, collectivités locales ou entreprises réalisatrices. Les procédures administratives complexes, le manque de suivi rigoureux et les défaillances dans la supervision des chantiers contribuent à amplifier le décalage entre les ambitions affichées et les résultats sur le terrain.
Par : N.BENSALAH