Par : Qasmieh Hala
De plus en plus de couples, touchés des problèmes d’infertilité, se lancent dans des démarches de procréation médicalement assistée (PMA). Stimulation ovarienne, insémination artificielle, FIV, ICSI… le point sur toutes ces techniques médicalement assistées qui permettent de concevoir un bébé.
La PMA, c’est quoi au juste ?
Appelée également « Assistance médicale à la procréation », la PMA répond à un projet parental. Elle consiste à manipuler un ovule et/ou un spermatozoïde pour favoriser l’obtention d’une grossesse permettant de palier certaines difficultés à concevoir, sans nécessairement traiter la cause de l’infertilité.
Y a-t-il un âge limite ?
La loi n’indique pas un âge limite à la PMA. Cependant, la fertilité de la femme diminue à partir de 35 ans. Les chances de succès de la PMA sont infimes à partir de 43 ans.
La PMA : c’est destiné à qui ?
La PMA est réservée aux couples diagnostiqués infertiles. Cette incapacité à procréer peut être inexpliquée dans certains cas. Dans d’autres cas, elle est liée à une altération de la qualité de sperme chez l’homme (nombre et/ou mobilité des spermatozoïdes), à un trouble de l’ovulation, à un problème de trompes chez la femme ou encore à l’endométriose ; une maladie caractérisée par la présence anormale d’une muqueuse utérine sur le péritoine du petit bassin et dans les ovaires. Il s’agit aussi souvent de problèmes de fertilité mixtes concernant les deux membres du couple.
Quelles sont les techniques de la PMA ?
1-L’insémination artificielle :
C’est la technique la plus simple et la moins coûteuse. Elle consiste à recueillir et préparer le sperme du conjoint pour l’injecter directement dans l’utérus de la femme de façon synchronisée avec l’ovulation ou la femme suit un traitement de stimulation ovarienne préalablement.
2-La Fécondation in Vitro (FIV) :
Elle consiste à provoquer la rencontre d’un ovule avec les spermatozoïdes en laboratoire. Une première étape consiste à stimuler les ovaires par un traitement hormonal, Lorsque les gamètes femelles sont matures, elles sont prélevées et transmises au laboratoire. En parallèle, du sperme est recueilli et préparé. La fécondation a ensuite lieu in vitro, c’est-à-dire à l’extérieur du corps de la femme. Deux, trois ou cinq jours après la fécondation, les embryons sont transférés dans l’utérus de la femme au moyen d’un cathéter introduit sous contrôle échographique. Le nombre d’embryons transférés dépend de l’âge de la femme mais également des stratégies de prise en charge propres aux centres de la PMA. Dans certains pays, la loi impose le transfert d’un seul embryon, en général deux embryons sont transférés. Cette limitation de nombre d’embryons transférés vise à éviter les grossesses multiples sources de complications obstétricales importantes. Les embryons surnuméraires peuvent être congelés en vue d’un transfert ultérieur.
3-L’ICSI :
La fécondation in vitro avec ICSI (pour « intracytoplasmic sperm injection ») consiste à injecter directement un spermatozoïde dans l’ovocyte. Elle a révolutionné la PMA surtout quand l’infertilité est d’origine masculine
Quelle est la démarche à suivre ?
Certains examens de laboratoire sont nécessaires chez l’homme et chez la femme pour rechercher certaines infections qui peuvent engendrer l’échec de la PMA.
Le statut sérologique envers l’hépatite, le sida, la syphilis est vérifiée chez les deux membres du couple.
Un protocole de stimulation ovarienne qui convient le mieux à la femme est choisi en fonction de son âge, de sa réserve ovarienne, de ses antécédents pathologies. Les facteurs socio-économiques ne sont pas négligés.
Une fois les follicules ont atteint leur maturité, l’ovulation est déclenchée, trente-six heures après, la ponction ovocytaire est réalisée au centre de la PMA sous anesthésie locale, locorégionale ou générale.
Les ovocytes sont fécondés par le sperme du conjoint selon la technique indiquée
(FIV ou ICSI). Les embryons sont transférés après culture in vitro. Le repos après transfert embryonnaire n’est pas nécessaire, une analyse sanguine de grossesse est réalisée après quatorze jours.
La fécondation in vitro a révolutionné la prise en charge de l’infertilité de telle manière qu’on ne parle plus de stérilité mais plutôt d’infertilité ou d’hypofertilité. En effet, la plupart de couples infertiles peuvent aujourd’hui espérer réaliser leur rêve d’avoir des enfants.
SG du Club Averroès Membre de la Faculté de médecine Annaba*