Par : M.L
C’est un véritable scandale qui est venu secoué la localité de Kalitoussa, dans la commune de Berrahal, après qu’une crèche ait été fermée par les éléments de la police en fin de semaine. La propriétaire de la crèche ainsi qu’une éducatrice non formée sont toutes deux accusées de maltraitance sur un enfant aux besoins spécifiques.
Les accusées devront répondre de leurs actes devant la justice après avoir fini par avouer leur acte, indigne de spécialistes, sur la petite enfance.
L’intervention policière est quant à elle survenue sur décision du procureur de la République, près le tribunal de Berrahal qui n’a pas tardé à intervenir, suite à la plainte du père de la petite fille maltraitée en garderie en date du 12 juillet.
La petite fille en question, qui répond au prénom de Loudjain, est âgée de moins de 4 ans et souffre de trouble du spectre autistique. Elle avait été inscrite au niveau de cette crèche pour l’inciter à aller vers les autres et à se sociabiliser avec des enfants de son âge.
Seulement, les éducatrices de la crèche ont profité de sa maladie pour s’adonner à des pratiques inacceptables dans le milieu de la petite enfance. En récupérant sa fille de la crèche le 12 juillet, le papa de Loudjain a été choqué de voir sur son visage des traces de coups. En demandant des comptes à la directrice de la crèche, celle-ci à nier toute maltraitance prétextant un petit accrochage entre enfants.
Le papa de la petite fille, conscient que celle-ci ne pouvait lui rapporter les faits réels qui ont conduit à l’apparition de ces blessures sur son visage, a décidé d’aller vers un médecin légiste pour comprendre la situation. Le constat de ce dernier était sans appel, la petite fille a reçu des coups d’une force conséquente, ne pouvant pas être ceux d’un enfant.
Partant de là, le père de la victime s’est encore une fois rapproché de la crèche de sa fille pour demander les images de vidéo surveillance de l’établissement. Lors de l’inscription, la directrice, qui n’avait pas hésité à demander des frais d’inscription assez élevés, avait mis en avant l’équipement de vidéo surveillance dont disposait sa crèche et la possibilité d’y recourir en cas de doute. Suite à cette affaire, il s’est avéré que les caméras n’avaient jamais été fonctionnelles.
Cette incident s’est produit suite à une colère qu’avait faite l’enfant en crèche. Autiste, Loudjaïn n’a pas la capacité de contrôler ses émotions ou de les exprimer.
Lorsque les éducatrices en petite enfance sont formées, elles savent que la posture à adopter dans ce genre de cas est une posture d’écoute et de bienveillance pour aider l’enfant à passer outre la colère qui le submerge.
Malheureusement, en Algérie les éducatrices de crèches sont très rarement formées et sont dans la majorité des cas incapables de se mettre à la place de l’enfant, ce qui débouche souvent sur de la violence et de la maltraitance.
Le manque de structures scolaires et de garderies adaptées aux enfants aux besoins spécifiques est quant à lui un véritable point noir dans le système algérien. Introduits dans des milieux qui ne leur sont pas adaptés, ces enfants doivent jongler entre leurs handicaps et les attentes démesurées d’un personnel qui n’est pas prêt à les prendre en charge.